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Billet de blog 12 janv. 2011

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La fin du mâle -3

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– Si vous le voulez bien, nous allons maintenant suivre le parcours de la cliente type qui s’adresse à notre établissement pour procréer.

Ils arrivèrent dans un vaste espace séparé de cloisons, peuplé de blouses blanches où les patientes vêtues d’une simple chemise médicale passaient d’un espace à l’autre en promenant avec elles leur HID.

– Tout d’abord, nous lui faisons passer toute une batterie d’examens physiques mais aussi psychologiques pour vérifier ses aptitudes à procréer et élever son enfant. A l’issue, son dossier est examiné par une commission paritaire constituée de représentants de l’état et de scientifiques. Si elle est approuvée, l’intervention sera prise en charge à 100% par la collectivité. Sinon, il lui reste la possibilité de s’auto-financer mais je ne vous cache pas que c’est hors de prix. Nous allons maintenant descendre à l’animalerie.

– L’animalerie ?

– Oui, c’est comme ça que nous désignons l’endroit où sont élevés les mâles. En fait, pour être tout à fait exacte, cet endroit est plutôt une espèce de centre de transit. Il est interconnecté avec les zones d’élevage qui sont à l’extérieur, en semi-liberté.

Elles empruntèrent un ascenseur qui les emmena vers le sous-sol. Une forte odeur imprégnait la cabine. Celle-ci s’accentua brutalement lorsque les portes s’ouvrirent.

– Les mâles proviennent de programmes de reproduction spéciaux. Ce sont en général des prisonnières purgeant de longues peines qui sont choisies pour la procréation des mâles. Ceux-ci sont soustraits à leur mère dès leur naissance et amenés ici à la pouponnière.

– Qui se charge de leur éducation ?

– En fait c’est principalement eux-mêmes. Jusqu’à l’âge de 5 ans, nous veillons bien entendu à leur alimentation et à l’apprentissage des fondamentaux : langage, hygiène de base. Mais après nous les laissons pour ainsi dire livrés à eux-mêmes. Nous nous contentons de leur fournir le strict minimum de nourriture afin de stimuler la sélection naturelle. Cela permet d’éliminer les plus faibles et de favoriser ainsi un patrimoine génétique fort. Mais vous allez constater tout cela par vous-même.

Elles pénétrèrent dans ce qui semblait être une vaste salle de contrôle. Une mosaïque d’écrans tapissait les murs et plusieurs employées s’affairaient devant des consoles bardées de commandes.

– A gauche vous avez l’espace des 5-12 ans. C’est la plus petite des trois îles du lac Reacham. Nous sommes au beau milieu d’un ancien cratère et cette étendue d’eau d’apparence paisible est en fait de l’acide sulfurique concentré. Le bâtiment où nous sommes communique avec ces îlots via un réseau de galeries souterraines passant sous le lac. Nous avons appris aux sujets à ne pas s’approcher du rivage. Il y a des sources d’eau douce sur l’île et nous pourvoyons à leur alimentation via un totem central. Celui-ci prend la forme d’une idole féminine. Elle représente pour eux le symbole de la mère nourricière. A l’heure des repas, l’idole émet une douce mélodie. La nourriture sort alors de sa bouche par le truchement d’un mécanisme interne et glisse aux pieds de l’immense statue. Nous gérons soigneusement la pénurie de nourriture afin de favoriser la sélection naturelle. Afin de compenser les différences liées à l’âge et stimuler leur combativité, la nourriture est jalousement gardée par un essaim de mini drones. Ils sont programmés pour attaquer de manière privilégiée les plus âgés. Leur piqure est très douloureuse mais non létale.

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