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Billet de blog 3 novembre 2016

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Commune de Paris. Séance du 12 mai 1871 (II).

Le 128e bataillon de la Garde nationale «A bien mérité de la République et de la Commune».

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(Suite de la séance du 12 mai 1871.)

ARNOULD. Je suis prêt à faire, sur le Journal Officiel, le rapport que m’a demandé la Commune, il y a une huitaine de jours.
LE PRÉSIDENT. Veuillez déposer votre rapport sur le bureau. Il sera mis à l’ordre du jour; vous savez qu’aujourd’hui nous avons d’abord à nous occuper d’une proposition du Comité de salut public. Je donne communication d’une lettre de l’un de nos collègues:
« Aux membres de la Commune,
«D’après la décision de la Commune de n’avoir que trois séances par semaine, je demande à être adjoint à la Commission du Travail, à laquelle j’appartenais, avant sa réorganisation.
«Le membre de la Commune du IVe arrondissement,
«E. GÉRARDIN.»
L’assemblée décide que le citoyen E. Gérardin fera de nouveau partie de la Commission de Travail et Échange
LE PRÉSIDENT. Voici une proposition du citoyen Trinquet:
«La Commune décrète:
«1° Qu’une contribution de guerre frappe les gardes nationaux qui, pour refus de service, ont quitté leurs établissements;
«2° Que cette contribution soit de dix francs par jour.
«Les municipalités sont chargées de 1’application de ce décret, qui servira au soulagement des veuves et orphelins des citoyens tués, ou blessés, pour la défense de la Révolution.
«TRINQUET.»
Cette proposition est mise à l’ordre du jour.

Illustration 1
Commune de Paris, Charles Delescluze. © Eloi Valat.

LE PRÉSIDENT. Voici une lettre du citoyen Delescluze, délégué à la Guerre:
«MINISTÈRE DE LA GUERRE
«Cabinet du ministre.
«Paris, le 12 mai 1871.
«Aux citoyens membres de la Commune.
«Citoyens,
«Je viens vous demander la mise à l’ordre du jour, par affiche, du 128e bataillon de la Garde nationale, qui, cette·nuit, sous la conduite du général Dombrowski, a nettoyé le parc de Sablonville des Versaillais qui l’occupaient et l’a fait avec un merveilleux entrain.
«Je me propose d’offrir des revolvers d’honneur à quelques-uns des officiers qui se sont particulièrement distingués; mais une déclaration de la Commune aura un bien autre effet sur les esprits.
«Salut et fraternité.
«Le délégué civil à la Guerre,
«CH. DELESCLUZE.»
BERGERET. Je demande à la Commune de déclarer que le 128e bataillon de la Garde nationale a bien mérité de la Patrie et de la Commune.
QUELQUES MEMBRES. Une autre formule!
Après diverses observations, présentées par plusieurs membres, au sujet de la formule à adopter, l’assemblée décide, à l’unanimité, que la lettre, qui annoncera le fait d’armes accompli par le 128e bataillon, mentionnera a lettre du citoyen Delescluze et que cette lettre sera suivie du décret de la Commune qui substituera aux mots : «A bien mérité de la Patrie et de la Commune», ceux-ci: «A bien mérité de la République et de la Commune.»
LE PRÉSIDENT donne lecture de deux lettres, relatives à une saisie d’armes.
VOIX NOMBREUSES. Nous demandons le renvoi au Comité de sûreté!
J.-B. CLÉMENT. Je ferai remarquer que les rapports, que nous envoyons au Comité de sûreté, s’y enterrent et que l’on en tient généralement fort peu de compte. Je demande que ce rapport soit renvoyé devant la Cour martiale.
FERRÉ. Comme il importe qu’une enquête soit faite, on pourrait renvoyer d’abord à la commission militaire du XVIIIe arrondissement, qui ferait ensuite parvenir les pièces à la Cour martiale.
Les lettres, déposées sur le bureau, sont renvoyées au Comité de sûreté.

Illustration 2
Commune de Paris, Jean-Baptiste Clément. © Eloi Valat.

J.-B. CLÉMENT. J’ai à vous signaler un fait plus grave que celui qui vient de vous être communiqué; tous les jours, aux barrières, on voit passer d’immenses voitures de déménagement, pour lesquelles il est impossible d’exercer une surveillance efficace; j’ai pris le parti d’arrêter purement et simplement ces voitures aux portes qui se trouvent dans mon arrondissement et je désire que cette mesure soit généralisée; je demande donc à la Sûreté générale l’interdiction des déménagements sortant de Paris.
LE PRÉSIDENT. Je vous ferai observer que nous ne sommes pas dans la question.
FERRÉ. Je demande que la dernière partie du discours du citoyen J.-B. Clément soit extraite du procès-verbal et renvoyée à la Sûreté générale.
LE PRÉSIDENT. J’ai fait connaître à l’assemblée des faits graves, communiqués par la commission militaire du XVIIIe arrondissement. Le citoyen J.-B. Clément nous en communique d’autres. Je consulte l’assemblée pour savoir s’il faut envoyer tous ces renseignements à la Sûreté générale.
L’assemblée, consultée, décide que ces renseignements seront envoyés à la Sûreté générale.

(À suivre.)

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