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Billet de blog 21 juillet 2018

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Sommaire du hors-série n°3 : Bêtises

Pascal Engel prépare depuis plusieurs mois un dossier spécial « bêtises » qui propose, en cinq livraisons estivales (une par semaine à partir d’aujourd’hui jusqu’à la rentrée), un voyage littéraire, philosophique, naturaliste et surréaliste sur ce mal étrange, qui peut être aussi un bien, voire même un bonbon !

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Fondamenta

Entretien avec Alain Roger par Pascal Engel
Une philosophie de la bêtise est-elle possible ? Oui, répond Alain Roger dans son Bréviaire de la bêtise, précisément parce qu’elle ne se définit pas aisément. Ni l’erreur, ni l’irrationnalité ne suffisent à la circonscrire. Dans un entretien avec Pascal Engel pour EaN, Alain Roger l’envisage plutôt comme un excès de la raison.

Les parias nombreux de l’intelligence par Julien Zanetta
On trouve chez Baudelaire un véritable catalogue de la bêtise, une galerie des gens bêtes, une ethnologie des imbéciles, et bien sûr des histoires belges…

Noms d’oiseaux par Anne Simon
Les bêtes sont-elles bêtes ? La façon dont elles peuplent nos imaginaires et nos langues indiquent que leur différence peut-être libre et donner de la liberté. Sauf quand les « noms d’oiseaux » ou d’autres animaux servent d’instruments à l’inhumanité.

La bêtise artificielle par Agnès Desarthe
Une nouvelle d’Agnès Desarthe, écrite spécialement pour ce hors-série. Où l’on heurte de plein fouet les machines intelligentes…

Bêtes à croquer par Claude Grimal
Les bêtises sont aussi des bonbons ! La ville de Cambrai est célèbre pour son « cygne » (surnom de Fénelon) mais surtout pour ses « bêtises », confiseries issues d’une recette ratée et occasion d’une guerre des confiseurs dont le présent conserve quelques traces.

Bêtises anglophones

Dulness, ou les raisons d’une domination par Marc Porée
La bêtise, ou plutôt la critique éclairée de la bêtise fut la grande affaire de l’Angleterre des débuts du XVIIIe siècle. Marc Porée revient sur la Dunciade, le poème satirique d’Alexander Pope qui, commencé dans les polémiques érudites, s’achève sur le triomphe inquiétant de la « bêtise absolue » et le retour du Chaos.

Triompher de la bêtise par Alexis Tadié
« Triompher de la bêtise », vaste programme ! Il n’en fut pas moins à l’origine de la création par Swift, Pope et quelques autres, d’un club dans lequel les écrivains, authentiques héritiers de Rabelais, dénoncèrent les théories absurdes, les faux savoirs, la « bêtise intellectuelle » et, déjà, les fake news, car c’est « au cœur même du savoir que se niche la bêtise » .

Un cocktail de bêtise par Jean Lacoste
En revenant sur Jeeves et Bertie Wooster, les immortelles figures de l’humoriste P. G. Wodehouse, Jean Lacoste s’interroge, dans « Un cocktail de bêtise », sur le rôle singulier dévolu à la bêtise au sein des classes dirigeantes anglaises.   

Flannery O’Connor : la bêtise et la grâce par Claude Grimal
Dans le Sud arriéré et raciste des États-Unis que décrit Flannery O’Connor les personnages sont naturellement bêtes, d’une bêtise « insondable » et étouffante. Partout règne le désir de dominer les autres, de les humilier. Mais certains, très paradoxalement – les fanatiques, les forcenés, les idiots criminels – ont au moins la vertu de souffrir du « manque de Dieu ».

Ode à la stupidité par Ron Padgett
Ron Padgett veut réenchanter le quotidien banal de New York. Son point de vue : la “bêtise” d’un enfant de 7 ans, pour qui les héros sont réels, qu’il s’agisse de révolutionnaires ou d’un acteur de cinéma, Huntz Hall, présent dans de nombreux films noirs des années trente.

Espièglerie, Dummheit et connerie

La plus grande bêtise de ma vie par Georges-Arthur Goldschmidt
Être philosophe n’immunise pas de la bêtise. Sûrement pas ! Pour preuve la manière béate dont la France reçoit la philosophie allemande et la pensée de Heidegger.  Décidément, pour Georges-Arthur Goldschmidt, la philosophie heideggerienne est la « plus bête du monde ».

En Allemagne : des bêtises contre la bêtise par Jean-Luc Tiesset
L’éducation germanique n’est pas toute de rigidité : pour preuve, Till l’espiègle, les héros d’Erich Kästner, Max et Moritz ou le Stuwwelpeter, à des époques et des niveaux bien différents, se servent, avec drôlerie et sens de la satire, des bêtises des enfants pour se libérer vigoureusement des conformismes.

La bêtise chez Musil, une question de vie ou de mort par Marion Renauld
L’homme sans qualité et De la bêtise, paru en 1937, montrent l’obsession de Robert Musil pour la bêtise. L’écrivain ne nous donne aucune solution, aucun remède, mais il déplace radicalement le regard que nous portons sur elle. 

Illustration 1

Avant-projet pour un dictionnaire uninominal par Marc Lebiez
On pourrait consacrer un dictionnaire entier au mot con. Proposition fantaisiste ou provocatrice ? Peut-être un peu. Mais en y réfléchissant, en se rappelant l’histoire de ce mot omniprésent dans la langue française et dans nos conversations et, en mesurant la variété de ses sens, on pourra saisir qu’il porte une singularité culturelle et linguistique. En somme, le con synthétiserait l’esprit français !

Nouvelle par Stéphanie de Saint-Marc
L’école est le premier théâtre de la bêtise. De l’entrée en classe de Charles Bovary au Petit chose et au Petit Nicolas, l’école distribue ses bonnets d’âne aux cancres et ses prix, tout aussi bêtes, aux premiers de la classe. Comment les hussards noirs de la République ont-ils pu devenir les pédagos imbéciles d’aujourd’hui ?

La bêtise et moi et moi

Gombrowicz : l’idiotie contre la bêtise par Jean-Pierre Salgas
“Plus c’est savant, plus c’est bête.” : c’est presque un axiome pour Wiltold Gombrowicz. Entre souvenir de lectures, parcours personnel et érudition, une traversée de l’œuvre du plus drôle et du plus cruel des écrivains polonais du XXe siècle.

Une bête de sexe ? par Steven Sampson
Steven Sampson a écrit pour EaN un court récit qui fait de l’expérience de l’altérité - français, étranger, homme, femme - une anatomie de la bêtise. 

Être bête par Kenneth Goldsmith
Je suis un écrivain bête, peut-être un des plus bêtes qui soit.” Ainsi débute le texte inédit qu’a fait paraître Kenneth Goldsmith, poète états-uniens quelque peu provocateur, dans la revue The Awl en 2013. EaN en publie la traduction par Claude Grimal : tout un programme.

Anthologie portable de la bêtise chez Barthes, par Tiphaine Samoyault
Devant la bêtise (sa propre bêtise, pas celle des autres bien sûr), Barthes est fasciné. EaN vous propose une anthologie qui relève à la fois du plaisir bête de la collection, du jeu oulipien de la juxtaposition plagiaire et de la distance prise à l’égard de la posture explicative.

La bêtise en voyage par Jean-Didier Urbain
Le voyage est-il une bêtise, rend-il bête ? Quels rapports aux autres, à soi-même, instaure-t-il ? Que déforme-t-il de notre vie et qu’y projette-ton ? Peut-on éviter de sombrer dans la bêtise lorsqu’on décide de voyager ? Quelques questions auxquelles tente de répondre l’anthropologue Jean-Didier Urbain.

Beaux arts et bêtes zards

Je m'en vais et je reviens (sur la bêtise en art) par Éric Loret
L’art bête est fascinant : il copie et répète, en moins bien, l’art beau. Même quand il est naïf, il a quelque chose de snob, que les maîtres du kitsch, comme Koons, exploitent avec rouerie, mais aussi avec candeur : peut-être, au fond, sont-ils géniaux, même s’ils n’en savent rien.

Grande gueule par Santiago Artozqui
La bêtise est une valeur qui a toujours fait bon ménage avec le rock, en ce qu’elle véhicule, quand elle est assumée, une forme de rébellion que ce genre musical s’est toujours targué de promouvoir. Pourtant, peut-on vraiment qualifier de bêtise ce qui n’est après tout qu’une posture ?

"Méchant con" est-il un oxymore ? par Maurice Mourier
De Néron à Amin Dada et à Trump, en passant par Trujillo et les Duvalier,  la figure du con ubuesque domine l’histoire. Pourtant, il y a bien des imbéciles heureux et gentils, et des méchants intelligents. Mais partout où le con est cruel, la connerie domine les pics comme les bas-fonds de l’esprit.

De la sottise à la bêtise, et retour par Pascal Engel
Les deux courts et profonds essais italophones de Kevin Mulligan et Maurizio Ferraris distinguent la nature mentale différente de la bêtise de la sottise ; ils diagnostiquent la seconde comme une révolte contre la raison.

Lettre ouverte à la bêtise par Alain Roussel
Érasme s’adressa avec admiration à la folie (moria), Pope à la Dulness, Jean-Paul fit l’éloge de la Dummheit. Mais peut-on écrire à la bêtise ? Faut-il la vouvoyer et garder ses distances, ou la tutoyer familièrement ? Est-elle capable de nous entendre ? Sommes-nous capables de la comprendre ? Pourrait-on même être désaccord avec elle ? Elle, en tous cas, est toujours d’accord avec nous.

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