Clinique de Dostoïevski : Crime et châtiment (15/20) l’inhumain fait partie de l’humain La rencontre entre Svidrigaïlov et Dounia, sœur de Raskolnikov, nous plonge dans l’énigme de l’amour chez le pervers, énigme que nous avons déjà rencontrée avec l’homme du sous-sol. Dostoïevski demande discrètement notre vigilance en introduisant cette rencontre par une réflexion qui semble à première vue bizarre. Juste après que Raskolnikov pense que Svidrigaïlov est un débauché et un misérable, Dostoïevski écrit : Pourtant cette opinion qu’il proclamait ainsi était un peu prématurée et peut-être mal fondée. Quelque chose dans la manière d’être de Svidrigaïlov lui donnait une certaine originalité et l’entourait de mystère. (page 302)(Remarquons, au passage, le respect et l’amour que Dostoïevski a pour ses personnages, tous ses personnages. Remarquons aussi son amoralisme. Ceci sont deux traits de la force de son écriture.)
Un feuilleton « dangereux » à partir du 10 octobre Lors de la première manifestation appelée par Le Collectif des 39 contre La Nuit Sécuritaire les patients ont inventé un mot d’ordre vite repris par les manifestants : Nous sommes tous des schizophrènes dangereux. C’est en réfléchissant sur le sens de cette proposition que je me suis dit qu’il serait bienvenu d’évoquer les enseignements que nous donnent la folie et les fous. Et j’ai pensé que revisiter le grand clinicien de la folie que fut Dostoïevski pourrait être une contribution à la lutte citoyenne contre l’application de la loi des « soins sans consentement » , lutte inaugurée et soutenue par Le Collectif des 39. Donc à partir du 10 octobre, du lundi au vendredi de chaque semaine, je revisiterai pour un temps une partie de l’œuvre dostoïevskienne.
Face à l'imposture, ses simagrées et ses mensonges, il suffit parfois d'être soi-même. De ne pas biaiser, de ne pas faire le malin, de ne pas jouer au plus fin. Tout simplement de rester fidèle. Fidèle à quelques principes, à certaines valeurs, à d'anciens repères. En voici un exemple, superbe de tranquille fermeté, qui, d'une simple lettre, démasque l'hypocrisie qui nous gouverne.