
Si nombreux étaient les soutiens devant le palais de justice, innombrables était les soutiens présents par la pensées et tout aussi solidaires.
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"Libérez Cédric, on vous envoie Ciotti", crient en chœur les plusieurs centaines de personnes venues en soutien sur le parvis.
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Sur Antenne 2 ce soir on fait mieux encore qu'un ancien très haut responsable politique qui avait inventé le pseudo concept juridique de "présumé coupable" (sic).
Ici, reprenant les thèses du parquet en les triturant un peu, on désigne un coupable désigné volontaire de son plein gré dont on se demande simplement si les arguties humanitaires sont redevables de circonstances atténuantes d'autant, quelle horreur, qu'il est soutenu par des militants susceptibles de se structurer afin de mieux transgresser la loi.
J'ai honte pour mon pays, mérite-t-il un tel niveau de désinformation ? -
extrait du journal :
Introduction de M. Pujadas : "Peut-on enfreindre la loi par conviction humanitaire ? C'est donc tout l'enjeu du procès …./…."
Journaliste qui commente le reportage : …/… Devant le palais de justice, 300 personnes réunies pour le soutenir, des militants pour la plupart, membres d'un collectif d'aide aux migrants, pour eux ce procès n'a pas lieu d'être …/...
M. Pujadas interroge ensuite une autre journaliste (envoyé spécial ?) de la rédaction sur ces termes : « quelles sont les réactions politiques dans la région ?»
(cherchez dans la presse les propos de M. le Procureur au sujet de cette affaire dans lesquels vous trouverez les deux mots "procès" et "politique" dans la même phrase ... étonnant n'est-ce pas 🙂 )
autre journaliste : après avoir évoqué l'indignation d'un homme politique local très en vue (si ce n'est très vu et très entendu) dans les médias « qui l'accuse de violer la loi de façon irresponsable) …/... il poursuit au sujet de l'inculpé en énonçant que "dans les Alpes maritimes (il) a été désigné homme de l'année par un vote sur internet, peut-être le début d'un mouvement plus structuré près à transgresser la loi au nom d'un certain humanisme."
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Le militantisme comme base d'un délit ? : M. le Procureur nous dit-on par ailleurs estime que (la personne poursuivie) n'a pas agi à titre humanitaire, mais par militantisme.
Ou l'on découvre donc, par des journalistes de haut-vol que l'on sait très attentif au moindre propos qu'ils tiennent, que le militantisme doit être une contrepartie financière (je n'ai pas dit contrepèterie - message subliminal) ... puisqu'il devient un motif d'inculpation en la matière.
Mais plus encore
tremblez braves gens
ces délinquants en puissance sont en train de s'organiser pour mieux encore transgresser la loi !
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juste un tout petit rappel :
Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile
Article L. 622-4
Sans préjudice des articles L. 621-2, L. 623-1, L. 623-2 et L. 623-3, ne peut donner lieu à des poursuites pénales sur le fondement des articles L. 622-1 à L. 622-3 l’aide au séjour irrégulier d’un étranger lorsqu’elle est le fait :
1°
2°
3° De toute personne physique ou morale, lorsque l’acte reproché n’a donné lieu à aucune contrepartie directe ou indirecte et consistait à fournir des conseils juridiques ou des prestations de restauration, d’hébergement ou de soins médicaux
destinées à assurer des conditions de vie dignes et décentes à l’étranger
, ou bien toute autre aide visant à préserver la dignité ou l’intégrité physique de
celui-ci.
Article 223-6
Quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre l'intégrité corporelle de la personne s'abstient volontairement de le faire est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende.
Sera puni des mêmes peines quiconque s'abstient volontairement de
porter à une personne en péril
l'assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours.
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billet complété le 5 janvier
Cédric Herrou : « C’est l’État qui est dans l’illégalité, pas moi »
Entretien réalisé par Émilien Urbach
Mercredi, 4 Janvier, 2017
L'Humanité
extraits
Depuis votre arrestation, la situation a-t-elle changé dans la vallée de la Roya ?
Cédric Herrou Non, pas vraiment. Il y a quelques semaines, quinze mineurs accompagnés arrivent chez moi. J’appelle l’Aide sociale à l’enfance (ASE), qui accepte de les prendre en charge et les place au Claj (Club de loisirs et d’action de la jeunesse – NDLR) de Nice. On pense alors que les autorités ont décidé de mieux faire leur travail. Trois des jeunes décident de partir du centre avec l’idée de rejoindre l’Allemagne. Le Claj leur fournit un papier où sont inscrits leur âge, leur identité et le numéro de téléphone d’un référent. Ils vont pour prendre le bus en direction de Marseille. Ils n’ont pas d’argent. Le chauffeur refuse de les faire monter et appelle la police. Les trois mineurs montrent leurs papiers. Mais les agents refusent d’appeler au numéro indiqué. Les jeunes essaient avec leur propre téléphone, mais les policiers le leur arrachent des mains et les conduisent à la Police aux frontières (PAF) de Menton, qui les abandonne à la frontière. Ils marchent pendant huit kilomètres, de Menton à Vintimille. Puis de Vintimille à Breil-sur-Roya, par la voie ferrée.
Donc, les reconduites illégales continuent ?
Cédric Herrou De source policière, je sais qu’un officier de police judiciaire a fait un rapport sur les agissements des agents de la PAF. Ils se cachent. Une militante d’Amnesty international a des photos de véhicules banalisés qui transportent des mineurs en faisant le tour par le bord de mer.
Que s’est-il passé ensuite pour les trois jeunes ?
Cédric Herrou Lorsqu’ils arrivent chez moi, je rappelle l’ASE. On me demande de refaire une demande de prise en charge. Je refuse. Ils sont censés déjà l’être. J’appelle alors l’avocate qui les suit, Mireille Damiano. On décide de les accompagner au parquet des mineurs. On se fait arrêter par la gendarmerie, qui prétend qu’un fourgon de l’ASE va venir les chercher. Mais pendant qu’on prend notre déposition, les enfants sont à nouveau conduits à la PAF de Menton. On contacte alors le préfet, qui ordonne la prise en charge des trois jeunes, mais dit ne pas comprendre pourquoi les enfants ont fugué vers l’Italie… On lui explique que ce n’est pas le cas, qu’ils y ont été reconduits par la PAF. Et là, silence… tout le monde ferme les yeux.