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«Il faut lui laisser sa chance» le soutien grossit autour de Mounimy

La résistance s’organise autour d’un jeune Guinéen menacé d’expulsion. Ses soutiens demandent à la préfecture d’agir pour que le jeune homme puisse rester en France.

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Monsieur le Préfet de la Marne

il y a 56 847 signataires de cette pétition ce 14 octobre 2018 à 17h30

56 847 personnes qui vous soumettent la même demande :

laissez-lui une chance.


Ne jetez pas dans la poubelle du non sens ses efforts pour s'intégrer en France

mais aussi les efforts de tous ceux qui l'ont accompagné toutes ces années depuis son arrivée chez nous,

et à qui il a montré qu'ils avaient raison de lui faire confiance.

eugénio populin

lunion.fr - Marion Bertemes, le 6 octobre 2018

«Il faut lui laisser sa chance» le soutien grossit autour de Mounimy menacé d’expulsion

« Vous savez, en Guinée, l’espérance de vie c’est 25 ans. Soit on finit délinquant, soit on meurt. Et moi, je ne veux pas mourir. » C’est ce que Mouminy a confié à l’une de ses maîtres de stage, Caroline Matuszewski, responsable des hôtels Ibis de Châlons. Pourtant, le jeune hommage âgé de 22 ans est sur le point de retourner dans le pays qu’il a quitté il y a maintenant cinq ans. Sous le coup d’une obligatoire de quitter le territoire français (OQTF), il a été placé au centre de rétention administrative de Metz dans l’attente d’un vol pour l’Afrique. Derrière les grillages rehaussés de barbelés du bâtiment, Mouminy se morfond, anxieux. «  Je vis sous la peur, le stress et l’angoisse. Hier déjà, un Guinéen a été expulsé… On ne dort presque jamais la nuit par peur qu’ils viennent nous chercher dans notre sommeil  », raconte le Rémois.

Son pays de cœur

Cette rétention est vécue comme une aberration, voire une condamnation, pour ceux qui l’entourent depuis son arrivée dans la Marne. «  On le ressent comme une profonde injustice, commence Marie-Pierre Barrière, membre de Réseau éducation sans frontières (RESF). Il a beaucoup travaillé, fait énormément d’efforts qui ont payé mais non, on ne réussit pas à faire valoir cet investissement. » Le jeune homme n’a en effet pas ménagé son labeur : baccalauréat, BTS, première année de licence, concours de l’Institut régional du travail social (IRTS), promesse d’embauche en alternance… «  Mes attaches se trouvent ici, j’ai des gens sur qui compter, une vie de couple… Je me suis épanoui en France, j’en respecte les valeurs et je la considère comme mon pays d’adoption. Je me sens intégré ici. Et si ça n’est pas le cas, je ferais tout les efforts pour m’intégrer  », poursuit Mouminy.

Comme plusieurs dizaines de jeunes migrants, Mouminy avait été « parrainé » par un Marnais, une idée de RESF. - Archvies

« Il veut juste s’en sortir »

«  C’est un élève extrêmement brillant, promis à un bel avenir. Ce serait dommage de le laisser partir  », abonde Catherine Pujol, son ancienne professeure principale, par ailleurs maire de Mairy-sur-Marne. Avec plus de 45000 autres personnes, elle a signé la pétition lancée par Marie-Pierre Barrière ce lundi, qui demande à la préfecture de la Marne la levée de la rétention administrative et la délivrance d’un titre de séjour. Ce qui ne serait que justice, considère son ancienne responsable de stage : «  Il veut juste avancer, s’en sortir, il ne cherche pas d’histoire. Un jeune comme lui, ça vaut le coup de lui laisser sa chance. »

La préfecture silencieuse

La seule capable d’influer le sort de Mouminy et d’éviter qu’il ne se retrouve seul dans un pays où «  il n’a aucun avenir  », c’est la préfecture de la Marne. Si elle a bien pris connaissance de la pétition et de la mobilisation, elle «  ne souhaite pas s’exprimer  ». Les proches du jeune homme, comme son parrain républicain Xavier Jarry, espèrent que l’administration le régularisera  : «  Si on le renvoie en Guinée, on l’abandonne et on le met en difficulté, ça annihilerait tout son travail. On espère que l’État va faire ce qu’il faut.  »

L’histoire de Mouminy

En 1996, le jeune homme naît à Conakry, en Guinée. Orphelin de père à trois ans, abandonné par sa mère, il est pris en charge par un oncle violent, qui le déscolarise.

En juin 2013, à l’âge de 16 ans, Mouminy arrive en France.

En octobre 2014, quelques jours après sa majorité, la préfecture décerne une obligatoire de quitter le territoire français (OQTF) à son encontre à cause d’un passeport frauduleux. La Guinée étant frappée par le virus Ebola et les reconduites impossibles, l’OQTF est muée en assignation à résidence durant 18 mois.

En juin 2015, il obtient son baccalauréat avec mention assez bien.

En juillet 2016, après une année en fac d’anglais à l’université de Reims, il s’inscrit au lycée Ozanam de Châlons en BTS assistant manager. Il l’obtient en juin de cette année.

En septembre 2017, il s’installe à Reims avec sa petite amie.

En août, après un autre contrôle d’identité, Mouminy reçoit une nouvelle OQTF. En parallèle, il obtient une promesse d’embauche lui permettant l’accès à une licence professionnelle gestion des ressources humaines.

Le 18 septembre, le jeune homme est de nouveau contrôlé, cette fois avec quelques grammes de cannabis. Il est conduit au centre de rétention administrative de Metz pour être renvoyé en Guinée.

Le 1er octobre, une pétition est lancée pour demander la levée de la rétention de Mouminy. Hier soir, elle affichait plus de 45 000 signatures.

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