BLAST, Le souffle de l'info, le 18 mars 2023
.../… Tous les observateurs de la vie politique et des manifestations qui se disaient, bon, avec le changement de Préfet, Lallement n’est plus là, maintenant c’est Nunez – je parle de Paris, mais c’est le cas aussi ailleurs – il a changé de méthode, la stratégie du maintien de l’ordre a changé ; c’est beaucoup plus calme, les BRAV-M sont dans les rues, elles ne bougent plus, ils gardent leur distance, les manifestations se déroule bien, c’est calme et en réalité, on voit que c’était ponctuel et qu’à partir du moment où les manifestations marchent, l’opinion publique est avec les manifestants, la seule possibilité pour le pouvoir, c’est d’user d’une nouvelle stratégie de maintien de l’ordre pour décrédibiliser les manifestations. C’est ce qui se passe.
Et oui, évidemment que j’ai peur d’un durcissement.
Et oui, on voit de plus en plus de scènes de violences sur les réseaux, dans les manifestations.
Des policiers qui arrachent des lunettes à des journalistes.
Je pense même que maintenant qu’ils ont été habitués pendant le mouvement des gilets jaunes, il n’y aura plus de limite et je pense qu’on risque, si le mouvement se durcit, d’avoir une police totalement déraisonné et sans limites en termes de violence policières dans les manifestations.
Arié Alimi, Avocat, membre du bureau national de la Ligue des droits de l’Homme.
.../... Il y a une espèce de radicalisation de la maintenance politique dans les manifestations depuis des années, depuis les gilets jaunes .../… L’État depuis quelques années se comporte comme un terroriste dans les manifestations en fait. La façon de faire taire les manifestations, de faire en sorte qu’il y ait le moins de monde possible, c’est de taper sur les gens pour qu’ils aient peur de ne plus revenir.
Quand tu es un gilet jaune, que tu vois ton pote avec un œil éborgné, je vais dire s’il y en a mille qui le voient, il y en a 999 qui ne sont pas là la semaine d’après, et je pense que tout ça, c’est volontaire.
Ils radicalisent, ils tapent très fort, ils terrorisent en fait, ils terrorisent les manifestants, parce que là ce qui s’est passé samedi justement, ce que je vous explique sur la radicalisation, ça marche trop bien, il y a trop de monde, il y a trop de monde ! Il faut faire peur aux gens, la meilleure façon pour qu’il y ait le moins de monde, c'est de faire peur aux gens.
Et moi, je vais vous dire, sincèrement, je le dis, il y a des gens qui ont peur, il y a le black-bloc, il y a des gens qui disent « ouais, le black-bloc, c’est violent », mais les trois-quart des gens à qui je parle et je dis « pourquoi tu ne viens plus aux manifestations ? » ils m’ont dit « c’est trop violent » mais les trois quarts me disent pas « c’est violent les black-blocs », ils parlent de violence policière : les gaz, les lacrymogènes, les grenades de désencerclement, les flashballs… Ils ont peur de la police, parce que le black-bloc ne s’attaque pas à eux, ils ont peur des réactions de la police.
Xavier Mathieu, ex-délégué syndical CGT de Continental