Europe 1 - Europe matin - L'invité de Patrick Cohen: Patrick Weil sur le projet de loi immigration : "Aucun gouvernement depuis 1945 n'avait osé aller jusque-là" (27 décembre 2017)
.../...
"Aucun gouvernement depuis la seconde guerre mondiale n'avait osé aller jusque-là.
Nous avons un principe républicain qui nous vient peut-être des racines … je veux dire des traditions chrétiennes si vous voulez que un enfant on ne lui demande pas ses papiers quand on l’accueille à l’école, un malade on ne lui demande pas ses papiers quand il a besoin d’être soigné à l’entrée de l’hôpital et quelqu’un qui n’a pas de quoi se loger on ne lui demande pas ses papiers à l’entrée d’un centre d’hébergement d’urgence. Eh bien Monsieur Macron et Monsieur Colomb ont violé ce principe et ont donné des ordres pour que ce soit fait ainsi.
…/...
Le gouvernement a été condamné d’abord par le tribunal administratif de Lille ensuite par le conseil d’État par ce qu’on mettait des gaz lacrymogènes dans les sacs de couchage dans les nourritures que la croix rouge que le secours catholique que les associations humanitaires qui ne sont pas d’extrême gauche donnaient à des personnes qui ont besoin de manger de se laver de se nourrir près de Calais ou bien dans les Alpes. Est-ce que vous vous rendez compte de l’indignité, en cette période de fête, au nom, en notre nom, de ce que fait de ce qu’à fait le gouvernement. Il a été condamné par le conseil d’État il a été obligé de rétablir de l’eau. Vous savez ce qu’ils ont fait : il ont mit l’eau à 60 cm du sol ! Vous avez essayé de boire à 60 cm du sol ; vous avez essayé de boire à 60 cm du sol et encore que sept heures par jours. Voilà."
-- "Manuel Vals disait récemment qu’il y avait une certaine continuité entre ce qu’avait fait Nicolas Sarkozy, ce qu’il avait fait lui Manuel Vals et ce que fait aujourd’hui Emmanuel Macron. Est-ce que pour vous aujourd’hui il y a une continuité ou est-ce que ça va encore plus loin que ce qui a été fait."
" Ça va encore plus loin. Heureusement parfois Manuel Vals était contrôlé par une autorité au-dessus de lui et là il semble que Monsieur Coulomb est couvert par l’autorité qui est au-dessus de lui.
…/…
Je dirais que Monsieur Macron c’est l’inverse de Monsieur Sarkozy : Monsieur Sarkozy était violent verbalement mais sur le terrain il était pragmatique. Monsieur Macron est doucereux verbalement et sur le terrain c’est la dague : il est un peu comme le chasseur à courre qui ferait des message le soir d’amour pour les animaux ; c’est ce qu’il fait pour les migrants : il leur souhaite des vœux il dit bienvenue aux réfugiés et puis il signe la nuit des ordres qui les mets dans la rue les empêchent de se nourrir etc. Vous voyez, c’est l’inverse de Monsieur Sarkozy.
…/… moi je ne suis pas contre la reconduite à la frontière mais la France s’est honorée de toujours la faire dans une certaine dignité. Tant que les gens ne sont pas reconduits notre devoir est de bien les traiter sur les points fondamentaux : l’accueil des enfants à l’école, la santé et le logement d’urgence. On ne touche pas à ça. Après bien sur s’ils sont en situation irrégulière il faut les reconduire, mais on n’y arrivera pas de cette façon là."
.../...