L' histoire du Coronavirus aux États-Unis et de son évolution c'est un peu comme l'élection de Donald Trump à la présidence du pays. Ça parait énorme, fou, inattendu et complètement démesuré, une destruction inouïe du cours normal des choses venue de nulle part. Sauf que l'élection de Trump et ce virus en disent long sur l'état de notre société et de nos inégalités.
Mot du jour : « entitlement ».
C’est bien connu : la langue regorge de signes qui révèlent des relations de pouvoirs et des guerres idéologiques. Aux États-Unis, quelques exemples en anglais sont particulièrement symptomatiques. Le mot « entitlement » par exemple. Ce mot a un double sens et l’un empiète sur l’autre, le dévore, et donne lieu à un troisième usage très prisé depuis quelques années.
L’un des changements les plus profonds que Donald Trump est en train d’instaurer aux États-Unis se fait dans une discrétion stupéfiante tant l’impact est significatif. Derrière les singeries habituelles de l’enfant gâté, derrière l’obsession russe en quête d’une possible collusion, se dessinent les Cours de justice américaines qui présideront sur la vie de tous les citoyens pour des décennies...
Il serait naïf et dangereux de réduire le braquage fiscal de Trump et ses acolytes, et la destruction programmatique des politiques publiques aux États-Unis, à une catastrophe isolée. Aux origines de ce cataclysme, un projet politique élaboré, international et vieux de quelques décennies : le néolibéralisme.
41 millions. Il existe officiellement 41 millions de personnes sous le seuil de pauvreté aux États-Unis. Plusieurs millions de ces personnes vivent dans une misère extrême. Philip Alston, le rapporteur spécial sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme de l’ONU, vient de passer deux semaines aux États-Unis pour préparer un rapport. La situation est stupéfiante.
L'affaire que l'on nomme par-ci par-là "Russiagate" est devenue une obsession. Si, comme les attentats du 11 septembre et l'assassinat de JFK, il est légitime de s'en occuper, l'obsession mène au désintérêt excessif lorsqu'il s'agit d'autres affaires bien plus destructrices, qui se passent pourtant en plein jour. L'obsession de l'obscur nous fait oublier le reste (et la maison brûle).
La nuit de vendredi 1er décembre à samedi 2 décembre restera peut-être dans l’histoire américaine comme l’une des plus grandes arnaques de ce début de siècle. Le parti républicain, qui à ce moment de son histoire est plus proche d’une organisation criminelle que d’un parti traditionnel, vient de forcer le passage d’une "réforme" fiscale qui n'est autre qu'un braquage inédit.
Une première observation sur la catastrophique situation de la politique américaine d’aujourd’hui pourrait amener chacun et chacune à penser que, enfin, la caricature étant poussée à son plus grand sommet d’humour et d’épouvante en la présidentielle personne qui siège au sommet de l’État, le voile tombe, la comédie est divulguée, les marionnettistes enfin révélés. Mais ce serait quelque peu naïf.