Il est temps que les personnes victimes d'abus sexuels dans l'enfance prennent la voix pour exprimer l'écart considérable entre la réalité des faits et leurs conséquences sur leur santé, pour celles qui n'ont pu guérir, réparer, ou obtenir une réponse juste, et qui demeurent dans l'oubli, le silence, le déni, le rejet, la boulimie, l'anorexie, les addictions de toute sorte, la mélancolie, l'état-limite, le suicide, etc.
Je souhaite que vous m'aidiez au rétablissement de la réalité dans les discours intellectuels, politiques, et psychiatriques qui, par défaut de connaissance sur le sujet, ne sont pas à la hauteur, à part quelques auteurs, qui demeurent minoritaires : le consensus médical est effarant, la victime n'en n'est pas une puisque c'est sa précocité sexuelle qui origine son crime : celui d'être victime puisque Freud a dit que l'enfant est sexuel: c'est caricatural, mais croyez moi, c'est l'état d'esprit de nombre de cliniciens, assitants de service social, éducateurs, professeurs : "on ne peut pas savoir", ben voyons !
Je refuse volontairement de justifier mon propos par des anotations d'auteurs et par le jargon scientifique classique, car il est certes enrichissant mais tellement affligeant : sachez victimes que vous êtes répertoriés comme incurables par les statistiques mêmes de la psychiatrie, et que les grandes associations de victimes sont en train de banaliser la réparation!
Alors moi je m'insurge, car la pédocriminalité est un crime contre l'humanité, qui touche le coeur même du socle majeur de notre civilisation : le tabou d'inceste (les viols sur enfant ont tous un caractère incestueux), qui n'est pas traité à sa juste mesure : les procès de pédophilie en France sont majoritairement classés sans suite, car la pédophilie est légitimée : l'affaire d'Outreau a permis le recul de la prise en charge par nous tous, car elle a fait régresser nos esprits; sauf que des enfants ont bien été victimes et que l'on a défendu des adultes dont certains non coupables ont été réhabilités en même temps que des coupables sont dehors : et cela, la justice française le sait très bien!
Non vous n'êtes pas incurables à la condition que la justice et la santé fassent leur métier, et aient pour cela votre contribution; il suffit d' un nombre important de témoignages anonymes de personnes dont le procès a été impossible ou manipulé, dont l'entourage a été complice par le déni ou la complicité tout court, dont l'entourage scolaire ou médico-social a été lâche, dont l'entourage médiatique ou politique ont fait obstacle .
Si vous ressentez le besoin de vous exprimer sur ce billet, il peut devenir un outil majeur pour un changement de point de vue pour le public, qui, de son côté fait le jeu de l'ignorance générale à cause de l'effroi collectif et sidérant que suscite la réalité dans notre pays de ces injustices d'une gravité morale tout aussi importante que la crise de la croissance : d'ailleurs argent et sexe vont de pair, il suffit d'écouter les médias et les scandales qui nous désolent régulièrement ...
Merci