« Un président ne devrait pas dire ça » alors qu’il se taise !
Depuis qu’il a écrit son dernier « bouquin », il enchaîne les discours et interviews avec une parole étonnement décomplexée. Monsieur Hollande commente, assis sur son trône de gouverneur d’une cinquième république à bout de souffle, les yeux dans le rétro, des événements passés avec autant d’implication et d’empathie qu’un commentateur de course d’escargots. Il se veut la voix du peuple ! Mais la grandeur d’un président se limite-t-elle à commenter le passé, en fermant bien les yeux sur le présent et ses conséquences sur l’avenir ?
Il donne l’impression amère d’un colonialiste malgré lui qui ouvre soudainement les yeux et réalise que « c’est pas bien ». Il décide d’invectiver le peuple sur des faits passés dont la France peut et doit avoir honte. Il reconnait l’internement de milliers de tsiganes par le gouvernement de Vichy jusqu’en 1946 et leur souffrance ainsi que celle de leur famille. Bien sûr, mieux vaut tard que jamais et 69 ans après les faits, cette intention est louable. Mais n’est-elle pas un tantinet électoraliste ?
Quelle expérience en tire notre président?
Comment être capable de démanteler un camp de migrants tout en prononçant ses regrets sur la façon dont ont été traités des milliers de familles itinérantes pendant la guerre ? C’est comme si on remplaçait les gros suppositoires à la glycérine par d’énormes cachets à avaler. Avec Hollande, on a les deux : mal au cul et au gosier !
Les yeux larmoyants, la chevelure aussi noire qu’un oiseau de malheur, Hollande continue à démanteler les camps, Calais, Paris…Rien ne lui résiste. Le gouvernement fait face à une situation d’urgence en employant des moyens exceptionnels, tout en disant vouloir rester digne et faire preuve d’humanité. Comment peut-on alors envoyer des CRS aux armures de Robocop ? Sont-ils les mieux placés pour offrir dignité et humanité à des hommes, des femmes et des enfants qui fuient l’indicible pour être traités de la sorte dans le pays des droits de l’homme ?
Dans 69 ans, un président prendra à son tour la parole pour reconnaitre les erreurs qui ont été commises et la souffrance des migrants et de leur famille dans les années 2000. Mais ce jour-là, il sera trop tard ! Les larmes qui ont coulé à la vue de cet enfant échoué sur la plage dans son petit tee-shirt rouge ont séché depuis longtemps.
A l’instar de notre président, je sais que je ne devrais pas dire ça ! C’est pour ça que je l’écris. Mais j’y pense, ça ferait un chouette titre de livre, tiens !
Fab Lep