Fabrice Balester (avatar)

Fabrice Balester

Ecrivain

Abonné·e de Mediapart

11 Billets

0 Édition

Billet de blog 13 mai 2023

Fabrice Balester (avatar)

Fabrice Balester

Ecrivain

Abonné·e de Mediapart

L'homme providentiel

Le roman des « durs à cuire » - hard-boiled - est né dans Black Mask entre 1922 et 1926 grâce au talent de Carroll John Daly, Dashiell Hammett, Raymond Chandler, Erle Stanley Gardner, Tom Curry, Horace Mc Coy et bien d’autres. Rédacteur en Chef à compter de la fin de l’année 1926, Joseph T. Shaw a fait de Black Mask une entreprise consciente et ambitieuse.

Fabrice Balester (avatar)

Fabrice Balester

Ecrivain

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Joseph T. Shaw devient rédacteur en Chef de Black Mask en novembre 1926 et il ne va cesser de marteler le rôle que tient la revue afin de renouveler sans cesse la Detective story.

Alors que Dashiell Hammett a interrompu sa collaboration avec le magazine pour travailler dans la publicité, Shaw parvient à faire revenir l’auteur phare au bercail en 1927. Hammett, dont l’écriture est de plus en plus ambitieuse et de plus en plus profonde, produit La purification de Poisonville histoire déclinée en plusieurs épisodes tel un feuilleton dans les pages de Black Mask. En 1929 ce récit deviendra le premier roman d’Hammet : La Moisson rouge.

Sous la houlette de Shaw, les publications sous la forme de feuilleton se multiplient. La mise en avant d’un tempo rapide et de l’explosivité du récit deviennent une marque de fabrique. Hammet fait école et dans la foulée The Crimes of Richmond City de Frederick Nebel ; Crime Breeders de Raoul Whitfield sont autant de chefs-d'œuvre dans lesquels Shaw a cru sans détour. Ajoutons-y Fast-One : cinq nouvelles signées de la plume de Paul Cain pour se convaincre que Shaw tenait du génie !

Black Mask entre les mains de Captain Shaw, son surnom, c’était un tremplin quasi assuré pour la gloire et l’idée que publier dans ce magazine pulp équivalait à l’appartenance à une élite était une réalité.

Joseph T. Shaw a donné au magazine une cohérence, une ambition et un format novateur sans cesse renouvelé. En résumé il a joué un très grand rôle dans l’histoire du polar américain et de Black Mask en particulier. Je lui laisse le mot de la fin : 

« Nous voulions de la simplicité pour des besoins de clarté, de la plausibilité et de la véracité. Nous voulions de l'action, mais avec des personnages en trois dimensions ».

Illustration 1
Joseph T. Shaw, Rédacteur en Chef de Black Mask dans sa période dorée

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.