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Le changement institutionnel est en marche au Tchad. Le président Idriss Déby a récolté les premiers fruits de son engagement en faveur d’une modernisation de l’État et des institutions, à travers le franc succès rencontré par le Forum national inclusif (FNI) fin mars. Alors que certains dans l’opposition rejetaient l’initiative dès son lancement, en août dernier, et continuent aujourd’hui de réclamer une approche différente, il reste indéniable que la société civile tchadienne est entrée dans le vif du sujet, en décortiquant pendant une dizaine de jours l’ensemble des aspects techniques et politiques des différentes réformes proposées.
Au-delà de cette étape-clé, Idriss Déby souhaite continuer d’accélérer la réflexion et de progresser vers son idée de quatrième République. C’est pourquoi il a provoqué une rencontre avec la société civile dès le 3 avril. Il a souhaité pouvoir expliciter lui-même un certain nombre des points abordés lors du FNI, y compris à des représentants d’organisations qui n’ont pas souhaité y prendre part, en dépit du fait qu’ils y ont été invités.
Cette consultation marque une nouvelle fois la volonté de pédagogie du président Déby. Alors que toutes sortes de rumeurs ont pu circuler pendant des semaines sur la teneur des réformes proposées, il était important de mettre les choses au clair sur les tenants et les aboutissants de cet ambitieux programme de refonte des institutions tchadiennes. Et concrètement, ce que cela signifiera pour le quotidien des Tchadiens.
Au sortir de cette rencontre, il semblait évident que les participants se sont sentis concernés par le sujet. Si certains continuaient de marquer leur désaccord sur tel ou tel point, il n’en demeure pas moins que le débat a été riche. Ce qui semble constituer une des priorités du président Déby : il ne s’agit pas que tout le monde soit d’accord avec lui, mais que les questions qu’il pose soient entendues et reprises par le plus grand nombre.
Ainsi, il est vraisemblable qu’Idriss Déby ne parviendra pas à convaincre Saleh Kebzabo, qui après avoir été son ministre est devenu un opposant passionné à la tête du FONAC. Celui-ci continue de rejeter le Forum national inclusif pour réclamer un dialogue inclusif. Mais pendant qu’il le répète inlassablement, les Tchadiens, eux, avancent, et ils participent.