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Billet de blog 10 novembre 2017

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Idriss Déby offensif et optimiste lors du sommet extraordinaire de la CEMAC

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Un sommet extraordinaire de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) s’est tenu à partir du 31 octobre à N’Djamena. Le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon et la Guinée équatoriale étaient représentés dans la capitale tchadienne par leur chef d’Etat ou leur Premier ministre. L’ordre du jour portait, entre autres, sur la finalisation de nominations importantes au sein de la Commission de la CEMAC, l’organe qui pilote l’activité de l’institution sous-régionale. Ainsi la première décision à avoir été actée est le remplacement à sa tête du congolais Pierre Moussa par l’ancien Premier ministre du Gabon, Daniel Ona Ondo.

Les deux autres grands sujets abordés étaient l’intégration, dont la mise en œuvre s’est grandement accélérée ces dernières semaines, mais aussi le financement de l’institution, qui a souffert de la crise que connaissent la plupart de ses Etats-membres. Le premier jour du sommet, Idriss Déby, Président en exercice de la CEMAC, a tenu un discours offensif et optimiste. Il a appelé de ses vœux une CEMAC plus « forte et audacieuse », à même de faire face à des défis de différente nature : terrorisme, crise économique et financière, et solidarité régionale.

Sur le premier point, il a salué le niveau de la coopération régionale. En première ligne face à cette menace, le président tchadien a pu constater une nette amélioration de l’efficacité dans les échanges opérationnels et les procédures administratives. L’armée du Tchad reste la force de premier plan sur laquelle comptent ses partenaires, au sein de la CEMAC et au-delà, et son action s’en trouve facilitée.

Sur la dimension économique, Idriss Déby a tenu à afficher de l’optimisme. Il a félicité ses homologues sur la mise en œuvre des nécessaires mesures d’austérité qui remettent progressivement leurs États sur le chemin de la croissance, après le choc de l’effondrement des cours du pétrole de 2014, qui a affecté toute la région. Sur la solidarité régionale, le président tchadien a centré son propos sur la Centrafrique. Il s’est félicité de la récente venue du Secrétaire général de l’ONU à Bangui, tout en soulignant la nécessité pour chaque Etat de la CEMAC de continuer de se tenir aux côtés du peuple centrafricain.

À tous points de vue, ce sommet pour lequel Idriss Déby a joué un rôle central s’est clôt sur un succès majeur : les chefs d’Etat de la CEMAC « pris acte de la décision d'ouverture intégrale de leurs frontières ». Plus discret, le consensus sur la composition de la Commission représente également un succès diplomatique, et illustre la vitalité de la diplomatie sous-régionale.

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