La LICRA était au nombre des 5 associations antiracistes (4 "universalistes" et 1 "communautariste") reçues par Bernard Cazeneuve le lundi 13 février 2017. Mais elle n'a pas signé le communiqué commun rédigé par les 4 autres et n'appelle pas à manifester le samedi 18 février.
Retour en arrière :
En décembre 2016, elle écrit dans le numéro de son mensuel consacré aux "pseudo-antiracistes" (page 27) :
1 èreÉTAPE : L’APPÂT
On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. Il faut donc faire envie, séduire, et faire venir à soi en partant du réel. Adama Traoré (1) n’était pas encore autopsié qu’il s’agissait de dénoncer, confortablement installé derrière son ordinateur et sans avoir accès au dossier, le racisme d’Etat.
Malheureusement, le temps du web n’est pas celui de la vérification, et toute vérité proclamée sur les réseaux est vite portée sur les fonts baptismaux de l’authenticité et supporte mal la contestation. Autant en emporte Twitter.
Adama Traoré est mort le 19 juillet dernier, le jour de son 24e anniversaire, dans la cour de la brigade de gendarmerie de Persan (Val-d’Oise). Depuis, sa famille ne cesse de réclamer la « vérité » , estimant que son décès à la suite de son interpellation par les gendarmes à Beaumont-sur-Oise est une « bavure ».
Sa mort, dans des circonstances qui restent encore inexpliquées (souligné par moi), a provoqué plusieurs nuits d’émeute dans le secteur.
Pas un seul instant, il n'est venu à l'idée de la LICRA que si un jeune homme en bonne santé décède dans les locaux de la gendarmerie, la famille et les amis peuvent légitimement se poser des questions.
D'autant plus que la liste est longue des jeunes et moins jeunes morts dans des circonstances identiques.
Et cet article de la LICRA est publié en décembre 2016. Admettons qu'il ait été rédigé en novembre, quatre mois après les faits. On en savait déjà assez sur les omissions, mensonges des mis en cause dans cette affaire: en septembre 2016, la presse fait écho au témoignage accablant d'un sapeur-pompier. Le 30 juillet 2016, on avait déjà appris que trois gendarmes s'étaient assis sur lui pour le maintenir au sol.
Alors, M. Nivet, pourquoi n'en parlez-vous pas ? Les réseaux sociaux ont eu raison de poser les bonnes questions, et vous avez eu tort de citer cet exemple, car il démontre surtout que vous avez fait un procès d'intention. Et on pourrait vous en faire un en retour.