Si je déteste qu'on me raconte des salades, j'aime en revanche qu'on me raconte des histoires, surtout si elles sont bien ficelées et si les conteurs sont de talent et prennent eux-mêmes leur plaisir.
Le roman de Jim d'Arnaud et Jean Marie Larrieu raconte pas à pas l'histoire d'un homme devenu père sans être géniteur et même plus père que bien des géniteurs.
Légèreté et gravité, légèreté dans la gravité de ce qui nous est raconté sans effet, ni dramatisation. Nous suivons à petits pas la vie d'Aymeric/ Karim Leklou qui de père de cœur devient parrain cédant sa place à un père biologique de retour. Son lot de consolation est l'étape première d'un éloignement géographique imposé puis cimenté par un mensonge dont il ignorera tout pendant longtemps.
Jim, interprété d'abord par Eol Personne puis par Andranic Manet est le fils que Florence a conçu avec Christophe déjà marié et père. Une configuration de la vraie vie quand la fécondation est le fruit de sentiments, d'amour ou simplement de désirs et dont seule celle « in vitro » semble mettre à l'abri des vicissitudes. Du moins à première vue.
Mensonge à deux versants qui éloigne Jim, le fils-filleul du père-parrain et met en suspens l'amour que lui porte ce dernier. Mensonge qui éloigne et fait naître une douleur indicible dont il faudra bien s'accommoder avant de devoir la surmonter.
Florence, Christophe, Aymeric et Jim ne sont pas seuls dans l'album de famille. Monique, Aurélie, Cécile et Olivia et les autres font partie de la vie d'Aymeric que l'excellent Karim Leklou, tout en sourire, en regard et rondeur incarne en attendant que nous le retrouvions en février lors de la cérémonie de remises des Césars...J'espère que la solaire Olivia/Sara Giraudeau sera également libre ce soir là pour l'accompagner.