Chacun se souvient de cette réplique du duc De La ROCHEFOUCAULD, grand maître de la garde-robe du roi qui venait de réveiller LOUIS XVI pour lui annoncer la prise de la Bastille, ce dernier s'étant étonné de ce qu'il évoquait comme une révolte : « non Sire, c'est une révolution ! »
Qu'on le veuille ou non, nous vivons aujourd'hui plus qu'une révolte : même si la majorité des français ne supporte plus l'arrogance du président, son mépris, ses insultes et ses foucades le poussant à imposer un projet de réforme qu'il jugeait inutile en 2016 et ridicule en 2019, les 11 défilés et les grèves qui les accompagnent disent beaucoup plus qu'une simple révolte : le ras-le-bol de la destruction de nos modes de vie, de notre soumission à la bêtise de marchés mortifères et aveugles, de la destruction accélérée de notre environnement, avec à moyen terme le risque non écarté de la mise en péril de la survie de l'humanité. Ce qui sous-entend rien moins qu'une révolution de nos modes de vie.
Après avoir avalé tant de couleuvres, tant de « il n'y a pas d'autre alternative » , tant de « ne laissons pas une dette insupportable à nos enfants » proférés par ceux-là même qui l'ont sans cesse augmentée et préfèrent se payer sur la bête en taxant deux ans de nos vies et de nos corps pour ne pas avoir à recourir à l'impôt juste, nous nous sommes levés – avec tant de civisme là où la brutalité aurait pu légitimement surgir – pour dire que nous voulions un monde nouveau d'où devraient disparaître tous les E.MACRON et furieux de son espèce. Et ce n'est pas un G.DARMANIN confondant le rôle normal des forces de l'ordre - rétablir la paix civile – avec ce qui est dans sa nature, les utiliser pour nous punir avant même que nous soyons jugés – si ce n'est par lui -, qui nous fera changer d'avis.
Alors un reste de civisme et de refus de la violence nous fait encore regarder vers le Conseil Constitutionnel. Mais sauf si ce dernier, en un sursaut plus politique que juridique venait à censurer l'ensemble de la loi, toute autre solution laisserait le problème irrésolu : si la loi est déclarée constitutionnelle sur le report de l'âge limite, elle n'en restera pas moins pour nous injuste, inutile, illégitime en un mot. L'épreuve de force sera relancée, et E.MACRON en sera - toujours - le seul responsable.
Comment dès lors en sortir ? La minorité gouvernementale elle-même n'y croit plus, E.BORNE appelant à une pause pour « convalescence » (mais pour une maladie malheureusement incurable n'appelant que des rechutes), tandis que les centristes de notre infatigable Haut-Commisaire au Plan (quel Plan au fait ?) sont sûrement encore plus critiques, mais restent d'une discrétion de libellule...Le référendum d'initiative partagée est une billevesée (la loi proposée à un nouveau regard doit être promulguée depuis plus d'un an, alors qu'elle ne l'est pas encore, il faut ensuite 9 mois pour le recueil des 4,8 millions de soutiens citoyens, et il n'y a référendum... que si le parlement ne s'en empare pas!)
Il n'y a dès lors d'autre solution que la défaite du Président. Qui devrait en tirer les conclusions en se retirant, ce qu'il ne fera pas. Et qui n'usera pas non plus de l'arme du référendum à sa seule initiative, qui signerait aussi sa défaite et son inéluctable départ. De nouvelles élections après dissolution seraient le minimum – j'allais dire syndical – à nous proposer. Peut-être le fera-t-il, et la dynamique du mouvement révolutionnaire en cours pourrait - devrait – démentir les projections pessimistes évoquées ici ou là à cet égard, comme pour nous dissuader d'arriver à cette solution. Comme tous les sondages évoquant une inévitable « résignation » nous dissuadant d'aller juqu'au bout de notre démarche.
Alors ? Nous n'avons d'autre alternative que de poursuivre notre juste combat. Put-être la violence sera-t-elle au rendez-vous, E.MACRON en serait seul comptable. N'ayons pas peur quoiqu'il en soit, relisons le « discours sur la servitude volontaire », et ne restons pas à genoux. Notre révolution est salutaire, elle est indispensable, elle est joyeuse. N'acceptons plus les conseils de défense secrets, ni les cabinets de conseil. N'acceptons plus aucun conseil, imposons les notres. Nous sommes l'intelligence et la vie, ils sont la bêtise et la mort.
Frédéric PIC
Pau