J'ai des doutes !!
les cotisations sociales sont des poires pour la soif, salaire différé venant alimenter la consommation des individus ou, pour les allocations familiales, des familles.
Sur quelle assiette doivent être assises ces cotisations, le débat est légitime, et l'on peut imaginer comme l'avait fait Rocard avec la CSG qu'elles puissent ne pas reposer uniquement sur le travail en entreprise. Mais il n'y a pas eu ici débat sur ce qui était un consensus - ou quasi consensus civilisationnel - depuis la Libération. Il n'y a pas eu non plus comme à l'origine pour la CSG remplacement d'un mode de financement par un autre, mais jusqu'à preuve du contraire, suppression pure et simple.
Exit donc la poire, les pauvres n'ont qu'à sucer des cailloux s'ils ont soif.
Les "dépenses" de l'Etat ne sont pas des caprices de dandy, mais des pommes de concorde participant au vivre ensemble par le biais des services publics et de la solidarité. Elles alimentent par ailleurs la consommation, procurent du travail et donc des revenus : les dépenses de l'Etat sont des pommes qui nous nourrissent car elles nous sont rendues. Leur diminution annoncée n'enrichira pas l'Etat, cette baisse des dépenses ne pourra au mieux qu'entrainer une baisse des déficits et de notre endettement, donc - peut-être - des impôts (qu'il aurait fallu augmenter pour certains d'entre eux, mais c'est une autre histoire que je vous raconterai si vous êtes sages). ce qui ne profitera qu'à ceux qui en payent, les plus riches d'entre nous (j'en suis)
Exit donc la pomme, si les pauvres ont faim, ils peuvent toujours mâcher des feuilles de coca.
Mais les scoubidous, alors? moins de pommes et moins de poires nous promettraient une avalanche de scoubidous ?
Les scoubidous sont les emplois et les salaires. Je veux que l'on m'explique comment la baisse des dépenses de l'Etat compensera la suppression des cotisations "allocations familiales", puisque l'Etat n'a jamais eu vocation à financer la branche famille (et qu'il ne va pas dépenser plus pour les cotisations des fonctionnaires, sauf à dépenser plus, alors qu'il dit vouloir dépenser moins (vous suivez ?)
Il faut donc que les entreprises s'empressent dès que cette manne leur aura été offerte d'embaucher et d'augmenter les salaires, sauf que
1) les actionnaires seront servis en premier, ou les cadres qualifiés, donc chers, ou l'investissement (investissements que nous dirigeants si compétents et si attentifs à être si bien rémunérés - observons où leur compétence nous a amenés **- n'ont pas su ou pas voulu effectuer) : les pauvres peuvent aller se rhabiller (s'ils ont de quoi se le payer)
2) à supposer que la compétitivité des entreprises augmente (elle est déjà parmi les meilleures au monde, grâce à la valeur et aux sacrifices des salariés) : l'entreprise vend des scoubidous moins chers. OK. Manque de pot, les concurrents intérieurs ont fait pareil, et les concurrents extérieurs sont intouchables. Et puis, manque de pommes, et manque de poires, les plus pauvres ont été appauvris, et n'ont donc toujours pas les moyens d'acheter ces scoubidous moins chers, puisque leur pouvoir d'achat a baissé parallèlement.
On aura donc une offre triomphante, qui ne trouvera pas de demande correspondante.
Génial
** Oui, pour ceux qui ne le sauraient pas, la crise actuelle que nous traversons n'a pas été provoquéee par de dangereux gauchistes irresponsables, mais par de très compétents et très bien payés dirigeants que tous les pays - nous dit-on - s'arrachent