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Billet de blog 18 mars 2023

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Le Carnet brun de Wagner (II)

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Wagner : Tannhäuser : Ouverture et Bacchanale du Venusberg (Orchestre national de France) © France Musique

N'allons pas croire qu'autrefois les relations d'amour étaient conformes aux canons des Églises. Richard Wagner était marié quand il fit la connaissance de Cosima von Bülow, qui n'était autre que la fille de Franz Liszt et l'épouse du chef d'orchestre Hans Von Bülow, qu'il avait sollicité pour diriger ses opéras.

"C'est Toi qui feras jaillir l' Œuvre de mon âme, écrit le compositeur. Mais pour cela, accorde-moi la paix! Reste auprès de moi, ne pars plus. Dis ouvertement à ce pauvre Hans que je peux plus continuer sans toi." Mais tout n'est pas simple entre les deux amoureux. Souvent Wagner se plaint des courriers qu'il reçoit: "Quelle vilaine lettre m'as- tu écrite hier!", ou bien " C'était une triste lettre!". Cosima ne le fait pas lanterner, mais elle ne peut sans dommage ulcérer son père et rompre avec son mari.

Par ailleurs, les lettres à Louis II de Bavière témoignent du pouvoir de persuasion et de séduction que déploient Wagner pour obtenir les conditions de réalisation de ses projets. Bien sûr, au fil des années, ses idées tournent au mauvais vinaigre. Woody Allen a bien résumé: "Quand j'écoute trop Wagner, j'ai envie d'envahir la Pologne"...  Mais Wagner avait du génie.

Le Carnet brun vaut beaucoup par les très nombreux commentaires qu'il révèle à propos de la musique. "L'impression qu'en a eu le public a été très instructive pour moi, note le compositeur en souvenir du chanteur Ludwig Schnorr; beaucoup de choses, comme la scène presque silencieuse qui a suivi le désenchantement du Venusberg, ont eu un effet saisissant, dans le sens propre du terme, et ont provoqué des explosions impétueuses d'applaudissements générales et unanimes."  Porté par une puissance de travail et d'inspiration qui sortait du commun, Wagner apparaît ici sous un jour plus intime, un amoureux qui cherche re. Et c'est ce qui fait la valeur de ces documents.  

A lire:

"Le Carnet brun, journal intime (1865-1882)", Richard Wagner, Gallimard, 374 p. 23,50 €

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