Israël, menace pour l’Iran
et pour la paix mondiale !
Il ne se passe pas une journée, sans que les dirigeants israéliens, le Premier ministre Benyamin Netanyahou en tête, et son ministre de la Défense Ehud Barak, ne « crient au loup " invoquant à propos de l’Iran, une menace « tangible et existentielle» pesant sur Israël ! Pour eux, il n’y a qu’une seule manière de l’arrêter, afin de prévenir un « second holocauste » : une
attaque militaire israélienne sur l’infrastructure nucléaire iranienne, profondément enterrée. Thème classique, notons le, évoqué à la veille des guerres de 1948,1956, 1967… Le 4 juillet 2003, le ministre des affaires étrangères d’alors, Silvan Shalom, se surpassait. Il accusait l’Iran de « vouloir développer une arme nucléaire», qui constitue, soulignait-il sans se troubler, «une menace non seulement pour Israël, mais pour la stabilité du monde entier » !
Pensez donc, l’Iran dans son développement du nucléaire cherche à produire demain la bombe atomique ! Quelle audace! Quelle ignominie ! Quelle monstruosité! Oubliez-vous les affirmations de son président Mahmoud Ahmadinejad quiveut « faire disparaître l’Etat d’Israël de la carte du monde » ? Ces rodomontades sont exactes, mais nous les avons déjà tant entendues au cours des années de Gamal Abdel Nasser, à Saddam Hussein, de
Mouammar Kadhafi, à tant d’autres leaders perses ou arabes !
Le rôle actif de la France
Les dirigeants israéliens « oublient »tout simplement de reconnaître que leurpays a acquis l’arme nucléaire depuis desdécennies. La France a joué en cela un rôledécisif. Des savants israéliens participentau début des années cinquante, à laconstruction d’un réacteur à eau lourde etd’une installation de retraitement à Marcoule. En octobre 1956, le présidentdu Conseil Guy Mollet (un socialiste !)accepte de fournir à Israël un réacteur nucléaire de 18 mégawatts. Quelquessemaines plus tard - après les accordssecrets passés à Sèvres entre Guy Mollet, Antony Eden et Shimon Pères, l’actuelchef de l’Etat israélien - les troupes israéliennesenvahissent le Sinaï égyptien pouraider la France et la Grande-Bretagne à
occuper la zone du canal de Suez, nationalisé par Nasser. (Chacun sait le fiasco de cette «brillante » opération sous la pression des Etats-Unis et de l’URSS au Conseil de Sécurité.
La France fait encore mieux !
Pour récompenser Israël, le gouvernement français envoie ses propres techniciens pour construire, dans le plus grand secret, un réacteur nucléaire dans un bunker souterrain à Dimona (désert du Néguev), qui entre en fonction entre 1962 et 1964. Quelques années après, Israël est en mesure de produire la bombe. En 1960, le général De Gaulle demande au Premier ministre Ben Gourion de rendre public le projet de Dimona. Celui-ci refuse d’abord, puis après un compromis passé avec notre pays, annonce au monde l’existence du
réacteur, garantissant que celui-ci sera utilisé à des fins exclusivement pacifiques…
En fait, dès 1966, l’installation de Dimona aurait commencé à produire des armes nucléaires. Israël est la seule puissance nucléaire qui ne se reconnaît pas comme telle ! Il a refusé dès 1968 de signer l’accord du TNP, au motif qu’on ne peut se fier au système de contrôle international mis en place par l’AIEA. Certains experts estiment qu’Israël possède de 200 à 400 engins nucléaires, pour une puissance de 50 mégatonnes équivalant à 3 850 bombes d’Hiroshima ; des armes thermonucléaires ; des armes tactiques de faible puissance, parmi lesquelles des bombes à neutron. Comme vecteurs nucléaires, les forces israéliennes disposent de 300 chasseurs F 16 fournis par les Etats-Unis. Il faut ajouter à cela environ 50 missiles balistiques Jéricho II sur des rampes mobiles de lancement d’une portée de plus de 1 500 kilomètres, c’est-à-dire en mesure de frapper l’Iran ; des sous marins capables de lancer des attaques nucléaires…
Le monde entier en a-t-il été bouleversé pour autant. Alors ?
Aujourd’hui, Israël, dans sa peur, réelle ou prétendue, entraîne les dirigeants occidentaux,
dans des sanctions sur sanctions qui frappent l’Iran. Nicolas Sarkozy pour sa part a fini par obtenir ce qu’il voulait. Les nouvelles actions économiques qu’il avait annoncées, en présentant ses vœux au corps diplomatique le 21 janvier, et son appel pour l’adoption d’ « un régime de sanctions beaucoup plus fort, beaucoup plus décisif » se sont traduits par la décision
de l’Union Européenne d’imposer un embargo pétrolier à l’Iran et de geler les avoirs de sa banque centrale – aux applaudissements d’Israël et des Etats-Unis. Recevant les dirigeants de JC all le 6 février, le Président de la République, évoquant l’Iran, a estimé que le sujet
était« capital » et que l’Iran ne devait pas posséder l’armement nucléaire… Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, déclarait, quant à lui, le 19
janvier, lors d’une conférence de presse :« Les nouvelles sanctions unilatérales contre l’Iran n’ont rien à voir avec le désir de lutter contre la prolifération de l’arme nucléaire. Cela a été bien réfléchi dans le but d’asphyxier son économie et d’aggraver la situation de la population ».
Le but réel des sanctions
De fait, d’aucuns pensent qu’il s’agitdans ces opérations de tenter pourl’Occident de conquérir une position géostratégiqueface à la Chine et de satisfaire ledésir de ses sociétés de multinationales, enquête des ressources pétrolières iraniennes.Ainsi, abattre l’économie iranienne,c’est, sans doute, ôter à l’Iran lesmoyens d’avoir la bombe ; c’est, surtout,écœurer sa population, jusqu’à ce qu’ellejoue, affamée, les dirigeants du régimehonni contre l’abandon de la productionde la bombe !En représailles, le pouvoir iranien
menace de bloquer le détroit d’Ormuz par où transite près du tiers du pétrole mondial!
Toujours plus pour les dirigeants israéliens
Mais Israël va plus loin. Pour la majorité de la population, inquiétée par les sempiternels
discours guerriers de ses dirigeants, une attaque préventive s’impose sur les sites nucléaires iraniens. Il s’agit à tout prix d’empêcher les pays voisins de développer des programmes leur permettant un jour de construire la bombe. Le monopole de cette arme doit rester à Israël. C’est sur la base de cet élément stratégique fondamental que le 7 juin 1981, Israël a lancé une attaque surprise contre le réacteur nucléaire Tamouz I, en construction, en Irak, par des ingénieurs français, au grand dam de François Mitterrand. Il venait d’être élu Président de la République le 10 mai. (Il ne l’a jamais pardonné à Menahem Begin, alors Premier ministre). Ce fut aussi le cas en2007 sur un site nucléaire supposé, en Syrie. Ni Saddam Hussein, ni Bachar El-Assad, n’ont réagi, ni aucune puissance occidentale ou autres ! Alors pourquoi se
gêner ?
En ces semaines, l’option militaire est déjà acquise par Benyamin Netanyahou et son ministre de la Défense. Une inconnue demeure : quand déclencher cette attaque ? Comment agir sans entrainer dans l’aventure l’allié fidèle, les Etats-Unis, sans leur accord a priori. Le président Barak Obama est incontestablement contre. Il est conscient avec les chefs du Pentagone du risque de déflagration mondiale. Et, sans aller jusque là pour les démocraties un échec en Irak, un échec en Afghanistan n'est-ce pas suffisant pour leur pays qui se veut toujours "le gendarme du monde" ?Il n'en va pas de même pour les va-t'en guerre Républicains. Il faut détruire l'infâme! Au passage écraser ses alliés, le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien... Sauver Israël, quoi!
Comment oublier les cybers attaques contre les systèmes informatiques iraniens? Les virus sabotant des centaines de centrifuges utilisées pour enrichir l'uranium? L'assassinat ciblé de quatre ou cinq scientifiques, ingénieurs spécialistes iraniens?
Mais pour Israël cela n'est qu'un hors-d'œuvre. Il faut en arriver aux raids aériens sur les sites nucléaires quitte à mettre le feu à toute la région. Notre ministre des affaires étrangères, Alain Juppé, s'en inquiète. Il évoque " les conséquences imprévisible d'une solution militaire" Lors de son dernier séjour à Washington, Benjamin Netannyahou a essayé de forcer la main à Obama . Il n'y est pas parvenu. Dès son retour à Jérusalem, il ne s'est pas caché il a repris a son compte l'avertissement lance dès le 18 février par le chef d'état-major israélien le général Benny Ganz L'Etat hébreu prendra seul la décision de frapper l'Iran
Soyons clairs pour terminer: je ne suis pas le moins du monde un partisan du régime des mollah et je ne l'ai jamais été. Je ne suis pas non plus pour la course au nucléaire au Proche Orient. Je suis donc contre une éventuelle bombe iranienne, mais à partir du moment, mais à partir du moment où toute la région serait dénucléarisée.. Toute la région, cela veut dire y compris Israël. Les pays qui détiennent l'arme nucléaire n'ont moralement aucune légitimité à refuser à d'autre le droit de l'avoir
Et pendant ce temps…
L’Iran a accueilli le 27 février dernier, avec une grande fierté, l’attribution la veille à Hollywood de l’Oscar du meilleur film étranger à Une séparation d’Asghar Farhadi. Les principaux médias iraniens, sans tarder, ont annoncé cette récompense
accordée pour la première fois à un film iranien. Dans son discours, le réalisateur a
déclaré : « Les Iraniens sont heureux (…) de voir que leur pays est évoqué ici pour sa glorieuse culture, son ancienne et riche culture, qui a été cachée sous la poussière épaisse de la politique ». Il est vrai que lesautorités iraniennes n’ont finalementapporté leur soutien au film, qu’après sonimmense succès, tant en Iran (cinq récompensesau Festival Fajr de Téhéran), qu’à
l’étranger (Ours d’Or à Berlin ; Golden Globe ; César, etc ).
En bref, c’est Israël le danger...pas l’Iran !
Maurice BUTTIN
Remarques
Nous partageons, les inquiétudes et l'indignation de Maurice BUTTIN
Je me permets d'ajouter à ce bel article le bref article ci dessous et de rappeler que les "franco israéliens constituent une communauté juive aux idées souvent ravageuses et imbéciles(cf. Klarsfeld et Kupfer) reprises par Sarkozy
Vitrifier l'Iran !
Dans un article, «Vitrifier l’Iran »parudans Israël 7, en mars, Jacques Kupfer,franco-israélien, co-président du Likoud mondial et membre de l’exécutif de l’Organisation sioniste mondiale, énonce
ce qui lui parait une évidence : « L’Adolf de Téhéran » (Ahmadinejad) est en trainde se doter de l’arme nucléaire. Pour lui,les sanctions économiques ont eu « l’effet d’une piqûre de moustique sur un missile
blindé », et si « un virus venu à point nommé et le taux de mortalité curieusement élevé parmi les ingénieurs iraniens ont permis de ralentir la marche vers l’apocalypse islamique», il ne saurait êtrequestion d’en rester là.Selon lui, un bombardement classiquepar l’aviation israélienne des infrastructuresnucléaires iraniennes n’est en rien lasolution finale au danger mortel quereprésente ce nucléaire.
Tout naturellement Kupfer propose donc l’utilisation massive de l’arme atomique contre la République islamique. « Après tout, précise-t-il, vitrifier l’Iran serait dans la lignée de la destruction justifiée de Hambourg et Dresde aux mains des nazis, de la destruction d’Hiroshima et Nagasaki aux mains des alliés japonais du Reich.» Un comble, dans cet article, Kupfer fait un « rêve » : « Si seulement l’Etat d’Israël avait la bombe atomique…». Le ridicule ne tue plus en France !
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