Georges-André (avatar)

Georges-André

Psychologue en retraite - Photographe et Journaliste-citoyen - Militant associatif - Animateur atelier d'écriture ....

Abonné·e de Mediapart

275 Billets

5 Éditions

Billet de blog 5 mars 2022

Georges-André (avatar)

Georges-André

Psychologue en retraite - Photographe et Journaliste-citoyen - Militant associatif - Animateur atelier d'écriture ....

Abonné·e de Mediapart

Ukraine 10 jours de guerre. Clermont solidaire veut accueillir et clamer pour la paix

A Clermont-Ferrand, la mobilisation contre la guerre en Ukraine prend de l'ampleur. Ce deuxième samedi, 10ème jour de guerre, le rassemblement devant la préfecture a plus que doublé depuis samedi dernier : Photos, vidéos, enregistrements sonores et interview de Revaz franco-géorgien portant drapeau.

Georges-André (avatar)

Georges-André

Psychologue en retraite - Photographe et Journaliste-citoyen - Militant associatif - Animateur atelier d'écriture ....

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

A Clermont-Ferrand, la mobilisation contre la guerre en Ukraine prend de l'ampleur. Ce deuxième samedi, 10ème jour de guerre, le rassemblement devant la préfecture a plus que doublé depuis samedi dernier. On notera une évolution des organisations présentes : une majorité d'organisations politiques, LFI, EELV, PCF, PS, trois organisations syndicales, FSU, Solidaires, UNEF ainsi que les associations Libre pensée et Ligue des droits de l'Homme. On reconnait aussi des militants d'Alternatiba63 avec leur drapeau vert.

Ella, ukrainienne, en fin d'intervention © Georges-André Photos

Toutes se sont exprimées devant la foule à la suite de la déclaration d'Ella, Ukrainienne que nous avons rencontré la semaine dernière :

« ...Je vous demande d'être compréhensifs, on ne sait pas ce que c'est la guerre, je ne pensais jamais d'être là devant vous pour vous parler de la guerre, mais c'est le cas. N'oubliez pas ce n'est pas que des ukrainiens, des biélorusses, des russes. Là, on parlent surtout des ukrainiens mais il y a des russes qui sont déjà en train de partir qui vont demander votre aide. Ils sont en Russie, ils sont mal. Il y a des biélorusses qui viennent en France, ils ne sont pas bien... J'ai une amie à moi, elle est revenue de Russie, elle travaille ici, son fils va à l'école et ses camarades à l'école lui ont dit : « alors tu es pour Poutine, il a répondu : « Gloire à l'ukraine ! », le garçon ! Vous comprenez donc c'est très important des slaves qui vont arriver ici, on va s'occuper d'eux. Merci à vous, merci pour votre soutien ! Gloire à l'Ukraine, on va résister grâce à vous merci ! »

Elle a précisé deux points permettant d'accueillir ces réfugiés et de proposer son concours : Avec l'adresse électronique robota.auvergne@gmail.com, elle met en contact demandes et offres de travail, bénévoles ou non. Elle a précisé que ces personnes arrivées en France veulent se sentir utiles et peuvent être utiles auprès de différents acteurs. Le deuxième est la page de la préfecture du Puy-de-Dôme suivante : Solidarité : hébergement, initiatives de collecte de biens de première nécessité

Des interventions

"Une nouvelle fois, tout notre soutien et notre solidarité avec le peuple ukrainien en butte aux exactions et à la répression militaire...

Patrick - Solidaires
Illustration 3
Convictions affichées © Georges-André Photos
Elsa - PCF
Illustration 5
L'impasse, nous y sommes, faut en sortir ! © Georges-André Photos
Marianne - LFI
Nicolas - EELV © Georges-André Photos

Hospitalité à géométrie variable

Plusieurs organisations ont appelé à l'accueil solidaire des réfugiés mais aussi dénoncé le « deux poids-deux mesures » à la frontière polonaise, en particulier, une « hospitalité à géométrie variable » : selon que vous serez Ukrainien, africain ou asiatique vous passez et êtes sauvé·e ou êtes refoulé·e et parqué·e. Une pratique racisée ou raciste de l'accueil des réfugié·es qui, tou·tes, fuient la guerre, les destructions et la mort.

Dans ce cadre des deux-poids-deux mesures, l'intervention-choc et bien nécessaire de Marie-Joëlle pour l'AFPS montre la situation acceptée d'un côté, refusée de l'autre qui ne contribue pas à la paix bien au contraire :

« ...Contre la Russie, que voit-on ? Condamnations unanimes, prises de décision très rapides, sanctions économiques, boycott culturel et sportif, coordination de tous les moyens possibles pour un accueil digne des réfugiés, soutien sans réserve à la résistance ukrainienne... Il y a les bons et les mauvais agresseurs, les bons et les mauvais réfugiés.

Comment la population gazaouie régulièrement bombardée peut-elle comprendre que l’invasion russe mérite ces réactions alors qu’Israël qui viole le droit de façon systématique et répétée ne se voit opposer que des atermoiements ne traduisant en fait qu’une lâche complicité. Comment le peuple palestinien dépossédé de sa terre et victime d’un Apartheid et d’une épuration ethnique assumée et continue depuis 74 ans peut-il accepter d’être traité de terroriste lorsqu’il résiste avec ses faibles moyens ?

Comment pouvons-nous comprendre, qu’ici, en France notre premier ministre aille faire du trumpisme au dîner du CRIF en reconnaissant Jérusalem comme capitale d’Israël au mépris du droit international et n’ait de cesse que de dissoudre des organisations de soutien à la lutte des palestiniens ? Outre le fait d’être parfaitement injuste, ce deux poids-deux mesures criant ne favorise en rien la recherche d’une paix future à laquelle aspirent tous les peuples.

Nous nous opposons à tous les impérialismes. Nous avons maintenant l’expérience de la propagande et des mensonges de tous ceux qui veulent guerroyer, et beaucoup d’entre nous se sont élevés contre la très meurtrière agression de l’Irak en 2003. Derrière l’Otan, les pays européens jouent aujourd’hui les va t en guerre, mais il y a eu assez d’aventures occidentales (Irak Lybie, Afghanistan) pour ne parler que des plus récentes, qui ont ruiné des peuples et crée le terreau de radicalités dangereuses. Nous condamnons la course aux armements et refusons d’être enrôlés dans cette escalade.

Que le droit soit appliqué partout et pour tous. Sept millions de réfugiés palestiniens attendent depuis 1948 l’application du droit au retour qui conditionnait pourtant l’admission d’Israël à l’ONU. Nous n’avons jamais souhaité d’autres solutions que pacifiques. Si aujourd’hui nous demandons au président russe de faire sortir ses troupes de l’Ukraine, et à l’OTAN de cesser la course aux armements en Europe, nous demandons aussi au gouvernement israélien de cesser d’occuper et d’opprimer le peuple palestinien. Nous voulons aussi des sanctions économiques, le boycott et le passage des criminels de guerre israéliens devant les tribunaux internationaux. La lutte palestinienne n’est pas un délit. Elle est tout aussi légitime que celle de tout autre peuple... Il en va de la paix future. »

Illustration 8
Un drapeau géorgien dans la foule © Georges-André Photos

Dans la foule, un drapeau peu connu celui du drapeau Géorgien. A l'issue de la manifestation, nous avons interviewé celui qui en tenait la hampe, Revaz, médecin, double nationalité Géorgienne et Française :

« Je vais régulièrement en Géorgie faire des interventions, donner des cours. J'ai aussi beaucoup de contact avec l'Ukraine où je vais régulièrement aussi pour enseigner et pour soigner. Je comprends donc très bien ce qui se passe et ça me touche beaucoup.

Selon vous quel est l'état d'esprit des Géorgiens ?

Les Géorgiens sont très inquiets. Nous avons connu la guerre en 2008, une agression qui a laissé comme trace 20% du territoire Géorgien occupé par les russes, Ossétie du sud  et Abkhazie, territoires Géorgiens reconnus internationalement. C'est pour çà que le déroulement des évènements, le début surtout, ressemble comme un copié-collé à ce qui s'est passé en Géorgie en 2008. Voilà, une agression ! A l'époque, c'était aussi une agression, sous prétexte que les Géorgiens opprimaient. Pour l'Ukraine, c'est exactement la même chose et on a bien vu le même prétexte.... Les ukrainiens ont tout fait pour ne pas provoquer, mais provoquer ou pas provoquer, Poutine a son idée dans la tête et il veut avancer.

Les sanctions occidentales vont-elles dans le bon sens ? sont-elles suffisantes ?

C'est difficile de dire en tout cas. En regardant les sanctions, on n'a jamais vu des sanctions d'une ampleur aussi importante je pense, parce que dans tous les domaines, même en médecine, à ma connaissance, c'est jamais arrivé. Hier, j'ai vu la déclaration de plusieurs sociétés scientifiques en médecine qui ont exclu les médecins russes, c'est jamais arrivé, jamais arrivé ! Effectivement les médecins doivent être en dehors de la politique mais on peut être en dehors, la politique viendra vers vous. Donc c'est inévitable, ma conviction très profonde avec l'expérience de ce qu'on a vécu en Géorgie et l'expérience de ce qu'on voit maintenant, : il faut arrêter Poutine. Si Poutine n'est pas arrêté en Ukraine, je pense qu'il va continuer et c'est pas des fantaisies. Il y a quelques jours avant la guerre, les gens me disaient : "Ah non il ne commencera jamais"... Mais on a vu qui a commencé et ce qu'il fait ! Donc si on l'arrête pas maintenant il viendra plus loin en Europe et après, dans son projet, c'est la Moldavie, les pays baltes et les pays baltes c'est déjà l'OTAN... Il ne s'arrêtera pas, il le dit, il l'a déclaré, aujourd'hui c'est le moment de l'arrêter, si on l'arrête pas, après la guerre viendra vers nous. On a vu ce qui s'est passé en 39, les européens ont voulu négocier avec Hitler pour éviter la guerre et vous avez vu ce qui s'est passé, il y a eu quand même la guerre. Donc je pense que c'est une situation tout à fait semblable. Aujourd'hui il faut l'arrêter, il faut l'arrêter par tous les moyens c'est tout ! [… ]s'il a l'impression de gagner en Ukraine, Poutine s'en prendra définitivement à la Géorgie. »

Illustration 9
Attentive et grave © Georges-André Photos

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.