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Billet de blog 1 août 2019

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Refonder l'Unité Populaire à Gauche : le passé a de l'avenir

Après le trou d'air de l'effondrement soviétique, les nouveaux philosophes déclarés "post-communistes" s'en sont donné à coeur joie. La France Insoumise de Mélenchon a fondé ses bases théoriques sur une volonté d'ignorer l'histoire, favorisant en cela la pérennité du Capitalisme auquel a été substitué un discours contre le "Libéralisme".

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Refonder les bases théoriques de "l'Unité Populaire" à la lumière des échecs électoraux et de la désunion des forces populaires.

Comprendre les fondements de la France Insoumise pour contribuer à la ramener à Gauche, au-delà des ambitions électorales, municipales et présidentielle.

Après le trou d'air de l'effondrement soviétique, les nouveaux philosophes déclarés "post-communistes" s'en sont donné à coeur joie. La France Insoumise de Mélenchon, sans rompre totalement avec le lambertisme de ses origines, a fondé ses bases théoriques sur cette volonté d'ignorer l'histoire.

Par la promotion des analyses dites « post-communistes », des Laclau et Mouffe notamment, la France Insoumise a décrété l'existence d'un « Monde nouveau », fondé sur une vision binaire simplificatrice entre « Libéraux » et « anti-Libéraux ».

Elle s'est ainsi inventé une forme de négation du « Capitalisme » et de la lutte des classes qui lui est co-substantielle, au profit des concepts gazeux de « Finance », « d'Oligarchie » et de « Caste ». Au passage elle a vilipendé la « Gauche », la fausse-Gauche des Bo-Bo, en l'amalgamant à tous les abandons dont le Parti Socialiste a été l'auteur.

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Ce faisant, en occultant les réalités capitalistes de l'accumulation maximum de l'argent, aux dépens de l'Humain et de la Planète, elle laisse, elle aussi, la porte ouverte à toutes les compromissions et à de nouveaux abandons face aux « contraintes de marché ».

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L'absence de ligne de classe conduit à tous les errements.

En ce sens la France Insoumise n'est guère qu'un avatar actualisé d'un courant de la social-démocratie. De Hollande à Mélenchon il n'y aurait alors qu'affaire de quantités et non de disrupture.

Être « Libéral » c'est vouloir fonder la société sur le « Contrat » et attendre des « Marchés » une auto-régulation de leurs excès.

Mais il existe bel et bien une manière non-libérale de voir le développement des sociétés capitalistes, une conception qui attend de l’État, au nom des intérêts des nantis d'une « classe dirigeante », propriétaires des moyens de production, d'échange et de capitalisation (la Finance ), qu'il exerce une autorité protectrice de ses intérêts et qu'il favorise l'accumulation de l'argent sans limite.

Ses intérêts de classe étant assimilés dans le discours politique dominant à « l'intérêt général ». Les néo-keynésiens sont de cette espèce. Rappelons au passage que l’Économiste Jacques Généreux, grand inspirateur de la partie économique du programme « l'Avenir en Commun » de la France Insoumise est de cette école keynésienne.

Sur de telles bases « anti-libérales » dont on mesure bien les insuffisances et les limites, se comprennent alors les rapprochements et les proximités avec un Populisme d'extrême droite, lui-même se déclarant « anti-libéral » et dans lequel on peut trouver le FN/RN, avec les habituelles oppositions « Peuple-Élite » qu'ils ont en commun. « L'Establisment » pour les uns, la « Caste » pour les autres.

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Individualisme contre solidarités

Depuis 1983 et les années triomphantes de la social-démocratie avec le Parti Socialiste au Pouvoir, toutes les Politiques Publiques ont œuvré à la promotion de l'individu et au désengagement de l'Etat, aux dépens de ce qui contribuait à la formation du lien social et à la construction des solidarités. Les théorisations sur le « projet personnel », traduit dans le langage courant par l'expression « c'est ma life » ont achevé le travail en pénétrant dans les sphères de l'Education Publique.

Ainsi au « Vivre Ensemble » du Pacte Républicain a été substitué un « Vivre côte à côte ».

Le mouvement des « Gilets Jaunes », qui n'a rien « d'insurrectionnel » contrairement à ce que certains Insoumis, dont Mélenchon, ont voulu y voir en prenant leur rêve de romantisme révolutionnaire pour une réalité, n'aura été qu'une révolte contre une domination de classe, révolte rappelant les fréquentes émeutes populaires du passé contre le prix du pain où la gabelle, et qui ont cherché à redéployer des solidarités locales perdues, de « ronds-points ». Celles-là même qui sont à la base de la démocratie en France par le mouvement des « Communes » que ces solidarités ont créé.

Il conviendra de le rappeler au moment des campagnes pour les élections municipales. L'Histoire ne nuit pas.

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Refonder les bases théoriques d'une "Union de la Gauche"

A la faveur des séminaires de rentrée qui se tiendront pour la France Insoumise, le Parti Communiste et les autres, refonder leurs bases théoriques afin de redonner de la cohérence idéologique et politique ainsi que des perspectives communes à leurs actions immédiates. En particulier en refondant le concept de Gauche que 35 ans de Parti Socialiste ont détruit dans les consciences populaires, en réintroduisant les « Lois du Capitalisme » sur l'accumulation et la « lutte des classes » comme ligne de conduite constante, et en abandonnant les théories rampantes de décroissance malthusiennes propres à certaines positions écologiques, au profit d'un « éco-socialisme » fondé sur un juste partage des richesses, l'intérêt général et les solidarités collectives.

Sur ces bases, une « Union populaire » de toutes celles et de tous ceux qui on intérêt au changement, de convergences des classes populaires et des classes moyennes en cours de paupérisation, "Union Populaire" débouchant sur une majorité présidentielle pour 2022 avec un contenu programmatique de transformations, peut se construire. On saura alors durablement quoi faire de ce rapport de forces électorales.... et ce dès le lendemain de l'élection.

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