Avec la "réforme" de l'assurance chômage et avant la "révolution" sur les Retraites,
MACRON ACTE II : les reculs de la démocratie, c'est aussi sur le plan social.
Prendre le temps d'analyser les raisons de l'échec du Mouvement des "Gilets Jaunes" dans son incapacité à faire "changer de cap" et à créer un rapport des forces conduisant à rompre avec des pratiques libérales.
C’est la réforme de l’assurance chômage qui a lancé l’acte II du quinquennat.
Les mesures nouvelles concernant l'indemnisation de la perte de l'emploi, issues de la conception de la Droite et du Patronat qui veut qu'un chômeur soit un "paresseux qui ne traverse pas la rue" parce que "du travail il y en a", n'ont d'autre objectif que de rendre l’accès aux allocations plus difficile pour les plus précaires.... afin d’économiser 3,4 milliards d’euros, tant la déroute budgétaire de la gestion Macron, déficits et dettes, ne vont pas manquer d'exploser grandeur nature.
Rien à voir avec la flexisécurité et le "revenu à vie" qui ont fait pendant un temps les beaux jours de la "Gauche". La vraie.
Cette réforme s’inscrit dans la continuité des politiques libérales, et ceux qui avaient pensé qu’Emmanuel Macron engagerait un tournant social après la crise des "Gilets jaunes" en sont pour leurs frais : on garde le cap, tant le rapport des forces politiques et sociales est resté insuffisant. Ce qui, avec le recul, doit convaincre a postériori que "la violence", en dépit des réactions de solidarité et de panique qu'elle provoque, ne contribue qu'à la récupération des revendications ....pour les dévoyer.
Il suffit d'apprendre de l'Histoire des luttes populaires pour s'en convaincre de nouveau.
Le "dialogue social" avec les "Syndicats" c'est du passé. Certains s'en réjouiront.
Cette politique marque une rupture par rapport à la politique de "partenaires sociaux" qui s’était déployée à la suite de la mise en place des 35 heures où, Patronat et Gouvernement, en étaient arrivés à ce constat : il faut développer la négociation entre Syndicats et Patronat pour gérer les questions sociales. La loi Larcher de 2007 donne, en théorie, la priorité à la négociation . François Hollande poursuivra dans la même veine pendant les premières années de son quinquennat, avant de céder en fin de mandat aux instances de son ministre Emmanuel Macron pour légiférer de façon autoritaire et non négociée avec la loi dite El Khomri.
LA CGT, en dépit des actions collectives engagées, des opérations de "blocages", notamment des dépôts de carburants, prise entre le Patronat et la CFDT, n'avait pas alors réussi à créer le rapport des forces permettant de renoncer à cette politique sociale.
Emmanuel Macron a accentué encore cette politique avec les ordonnances décapant le Code du Travail, minorant le rôle des Conventions Collectives par "l'inversion des normes". Avec la réforme de l’assurance chômage, et demain celle des retraites, Macron poursuit sur sa lancée pour parachever le pilotage par l'État de la protection sociale. Étape indispensable avant tout mesure de "privatisations".
Au-delà de la remise en cause ainsi programmée de notre modèle social, une telle concentration des pouvoirs dans les seules mains de l’exécutif pose un problème démocratique majeur dans un pays où le Parlement lui-même n’a guère son mot à dire sur les politiques menées.
Certains vont jusqu'à parler de "néo-dictature".
Ce n'est pas sur le seul terrain des urnes que se joue le rapport de forces face aux mesures scélérates de ce Gouvernement, c'est dans les Entreprises, sur les lieux de Travail, par l'action collective éclairée par les organisations syndicales.
L'échec du mouvement "insurrectionnel" des Gilets Jaunes nous le rappelle. Non sans cruauté et désillusion.