Mardi 24 avril 1945
Aujourd’hui, promenade à la tour carrée.
Je rencontre un petit vieux. Un Allemand. Il est misérablement vêtu, ce qui est rare ici. Chez nous ce serait un clochard. Il travaille comme journalier dans les champs, très vraisemblablement. Il dort dans une baraque, près de la tour carrée. Nous bavardons amicalement, autant que ma compréhension de l’Allemand me le permet. Il a faim, je le vois quand il m’interroge sur ce que nous mangeons. Il me quitte en maudissant la guerre. Je le rejoins toutefois dans une sorte de hutte semi-souterraine où il se trouve maintenant. Je lui demande si c’est là qu’il demeure, non, c’est dans une autre baraque à proximité, il m’y conduit.
Les lits de camps Allemands sont tous pareils, les paillasses ! Il n’est couché ni plus mal, ni mieux que nous. pour un Allemand il doit vraiment être misérable. Je lui explique que je viendrai le lendemain lui apporter du pain, que je cacherai sous la paillasse.
Nous nous quittons en nous serrant la main.
J’ai feuilleté quelques revues Américaines, Post, et Look, Quel plaisir de voir des revues bien illustrées après toutes ces années où la presse était réduite au « standard » de guerre Allemand.
