Gérard STRAUMANN

Abonné·e de Mediapart

2 Billets

0 Édition

Billet de blog 8 octobre 2008

Gérard STRAUMANN

Abonné·e de Mediapart

Allez, va pour une frechouillade * !

Gérard STRAUMANN

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Quand la pensée frèchienne règne en maître sur le Languedoc, de la plaine au Mont Lozère…

Allez, va pour une frechouillade * !

* plat typiquement méditerranéen, région de Montpellier, à base des petites phrases de l’homme politique phare »

On peut comprendre pourquoi G. FRECHE déclare » faire la Région avec des patrons » (Midi-Libre du 3/10/08), la dynamique économique exigeant de l’esprit d’entreprise.

Mais on comprend moins pourquoi il s’ingénie aussi à recycler des « huiles » ou des « patrons » en politique, comme dans le cas de quelques membres du MODEM local ?

A moins que cela ne soit pour y importer du management hiérarchisé, de la démocratie verticale ou de « la verticale du pouvoir » tel que prôné à l’est de l’Europe , en lieu et place de la confrontation des idées, de la démocratie horizontale, ou de la démocratie participative ; sans doute une réminiscence idéologique de l’ancien maoïste qu’il a été, en son temps !

C’est tellement plus simple d’exercer un mandat d’élu dans la France du 21 ème siècle, lorsque votre définition du système démocratique est : « la démocratie est un art. On n’est pas d’accord, puis on est d’accord, il faut savoir consulter la population, se concerter. Mais aujourd’hui, il n’y a que moi qui parle ! « ( Midi-Libre du 8/12/2002, à la Maison de la Démocratie à Montpellier)

C’est tellement plus rapide aussi, surtout lorsque l’on cumule les responsabilités ( Président de l’agglomération, Président de la Région, chef du PS local tout en étant exclu du PS,…) Et ce n’est pas seulement par calcul, pour gagner du temps, mais essentiellement par caractère :

Débattre, accepter l’expression publique d’une quelconque minorité ( dans le parti) ou opposition ( dans une assemblée), cela lui fait perdre un temps précieux dans un emploi du temps très chargé et son caractère très sanguin et vindicatif fini par envoyer tout cela à la mer- avec quelques anathèmes qui défraient régulièrement la chronique, jusque dans les palais de justice.

Dans la dernière en date,il s’adresse à Marc DUFOUR, ancien PDG de la défunte compagnie AIR LITORAL, nouveau patron du MODEM local ( avec 72 % des voix) : « vous avez enfin éliminé cet odieux FANDOS !» ( minoritaire au Modem avec 28 % des voix).

Pour une fois, il n’observe plus les conseils du florentin Machiavel, qui l’inspire si souvent, puisqu’il parle de l’un de ses opposants, lui donnant de fait de l’importance.

Bon, pourquoi pas ! Mais il agit également, manipule par çi, fait de l’entrisme par là, s’achète quelques petits élus par brassée, en met quelques autres plus bas que terre,…

A la longue, 35 ans déjà, cela façonne durablement le paysage politique local, qui se transforme en une vaste plaine sablonneuse, déserte, balayée par le vent frèchien.

Les conséquences pour les citoyens et la vie démocratique sont graves :

- après avoir asphyxié le PSU, le PCF, le MRG et le MRC local, piqué 50 % des voix à droite à force de « faire Montpellier avec les patrons »,

- après avoir utilisé les VERTS juste pour se refaire une image d’écologiste en les laissant à la manoeuvre pour une immense usine de méthanisation et pour quelques arbres sur les parkings, entre les nombreuses grues qui elles, ne cessent de concentrer l’urbanisation du Languedoc sur cette seule ville, avec l’aide de patrons « maçons et bâtisseurs »,

- il continue de saboter le PS local en distillant des combines machiavéliques à tour de bras, juste pour le plaisir de tirer les ficelles,

- il s’emploie à manipuler le MODEM local pour en faire un allié à sa botte, serviable, mais surtout pas trop remuant du point de vue des propositions politiques que ce parti porte au niveau national ; très vite, il n’aura plus besoin d’alliance avec F. Bayrou, l’électorat de ce dernier et tous les cadres du MODEM auront été frèchisé avec quelques bonnes promesses et quelques postes d’adjoints.

Et donc aujourd’hui comme hier, il n’ y a plus que la pensée frèchienne dans les têtes des journalistes, de leurs lecteurs, des électeurs et peut-être mêmes dans celles des gamins de l’école primaire…

Manstrau. Montpellier, le 4/10/2008

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.