Les discours de Michel Onfray m’ont souvent parus séduisants. Néanmoins, j’avais le sentiment diffus qu’ils comportaient quelques dissonances avec celui que, moi-même, je prétends tenir, par exemple sur Cuba, le Venezuela… ou Freud… Dans son article du Monde diplomatique de juillet, Evelyne Pieiller, qui a lu la dernière production d’Onfray, Cosmos, finit de dessiller les yeux.
Citations significatives : Il salut « le sacré de la nature » auquel n’aurait plus accès l’homme, dévoyé par le langage (!!!). C’était donc mieux avant, avant que « la culture » ne « passe à son prisme, la lumière de ce qui est… ». Si le libre arbitre est bien une fiction, il ne fait que masquer notre programme génétique qui est « Le sexe, le sang, la mort : aucun animal n’y échappe. ». « … la même force qui fait sortir le germe de la terre (…) persiste en l’homme. Une force aveugle et sourde, mais puissante et déterminante, contre laquelle on ne peut pas grand-chose, sinon savoir (éventuellement ?) ce qu’elle est, puis y consentir ». Les « anciens » encore à l’abri de la civilisation « dévirilisante » (!!!) ont donné l’exemple. « Temps des semailles et des récoltes (…) temps de la naissance et de la mort » : hommage vibrant à la sagesse millénaire de ceux qui, autrefois, « vivaient en relation avec le cosmos, en bonne intelligence avec l’ordre du monde. »
C’est bien à l’ordre de « LA » nature que se réfèrent les encenseurs du libéralisme. Onfray aime se définir comme un libertaire hédoniste ! Son Cosmos semble en réalité renouer avec un discours délétère, exaltant l’irrationnel et la tradition, contre les savoirs libérateurs, contre la culture ! Réactionnaire.
GR.