Montreuil: un mois à la rue sans logement en vue!

Le 28 juillet 2016, la mairie de Montreuil et la Préfecture ont fait évacuer le 150 boulevard de la Boissière où vivaient depuis six ans 13 familles Roms. Sans aucun préavis, sans aucun diagnostic social pourtant obligatoire. Patrice Bessac, le maire de Montreuil, argue du profond de son fauteuil d'un arrêté de péril pris sur le bâtiment qui hébergeait 40 personnes dont dix-neuf enfants très jeunes, des bébés dont un petit prématuré de trois mois. On sait qu'il y a, sur le terrain maintenant vidé des familles Roms, un vaste projet immobilier d'écoquartier.

Après 30 jours de mobilisation des familles, de l'association Rom réussite et des soutiens, les services sociaux présentent comme leur victoire d'avoir obtenu 2 ou 3 nuits d'hôtel, un hébergement précaire pour les parents du bébé prématuré et sa sœur de cinq ans. Dispositif « d'urgence » entendons nous ! C'est bien la canicule qui a décidé des choses. Le maire a accepté, dans sa grande mansuétude, de ne plus envoyer la police chasser les familles du square Marcel Cachin, et de les y laisser dormir sous leurs tentes jusqu'à... lundi matin ! Autre grande « victoire » de la mairie : le diagnostic social imposé par la loi avant toute expulsion va enfin être réalisé, sans que l'on sache vraiment quand.

Pour célébrer ce double triomphe municipal, les soutiens des familles et la vaillante présidente de l'association Rom réussite, Liliana Hristache, organisent une fête devant la mairie, samedi 27 août à partir de 18 heures. Rassemblement qui permettra aussi de rappeler que les familles expulsées de la Boissière n'ont toujours pas de logement, à quatre jours de la rentrée des classes des petits montreuillois donc de leurs enfants.

Le début de la semaine qui vient sera décisif. Il faut sortir du jeu politique qui se joue entre les diverses tendances du conseil municipal pour proposer enfin une solution de logement aux 13 familles qui sont depuis bien trop longtemps à la rue. Il est temps que la mairie fasse ce qui est en son pouvoir, y compris la réquisition de bâtiments vacants. Il est temps que cessent les propos haineux que l'on entend sur les Roms et sur ces familles présentes à Montreuil, pour certaines depuis dix ans, et dont la vie est soudain brisée par cette expulsion opportuniste !

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