En France, l’(in?)action conjuguée des politiques publiques (rassemblant services en charge de la santé, administrations en charge des contrôles, parfois aidés par la justice et/ou des élus locaux et nationaux…) fait que l’on voue des territoires entiers aux activités polluantes des grandes firmes.
Il en est par exemple ainsi avec :
le couloir de la chimie entre Lyon et le bas du département du Rhône
L’étang de Berre et les activités de Fos/mer, sa sidérurgie et sa chimie avec son taux de cancers et de maladies respiratoires exceptionnel grâce à un air gorgé de particules fines et des services de contrôle dépassés.
La vallée de l’Arve, à côté du Mont Blanc qui serait elle-même plus polluée que Lyon, concentrant particules fines et morts prématurés avec des PPA (plan de protection de l’atmosphère) complètement dépassé.
Le Nord-Pas de Calais historiquement sinistré par la métallurgie, la chimie, l’extraction minière, et l’agro-industrie de la côte jusqu’à l’Aisne
La Normandie où le Havre tient la palme avec ses 16 entreprises Seveso et Total qui libère ses hydrocarbures dans le paysage
St Nazaire , dans les Pays de Loire où pour le représentant de l’ARS, ce sont l’alcool et le tabac qui sont responsables de la surmortalité (38 % chez les + de 65 ans) mais rien de moins sûr pour les rejets des sites Seveso. Yara qu’à pas s’en préoccuper.
Les Vosges qui bénéficie de l’implantation du 3eme plus grand pollueur plastique au monde et dont les décharges sauvages ont fleuri la France.
Le même champion déverse ses douces saveurs avec son usine en Ardennes
l’agro-industrie en Jura qui ne fait courir « Aucun risque pour la santé », selon la Préfecture en libérant son lactosérum sur le cours d’eau du Valouson en éliminant juste truites, chabots et écrevisses.
La Gironde en caracolant en tête des utilisateurs de pesticides, produits qui doivent certainement selon la FNSEA donner du goût aux aliments et du corps à nos futurs cancers.
La FNSEA n’oublie pas la Bretagne pour lui faire goûter les effluves ammoniacales de ses porcheries industrielles, une région où les coopératives se spécialisent en oncologie, probablement à l’insu de leur plein gré. Elles auront la pudeur de le faire oublier en unissant leur force pour ‘un développement harmonieux et équilibré du territoire’
Les Antilles ou 90 % de la population adulte est contaminée par le Chlordécone après avoir été utilisé jusqu’en 1993, alors que l’OMS l’avait déclaré cancérigène dès 1979 mais ou la justice vient de déclarer un non-lieu en raison de la difficulté de rapporter la preuve des faits dénoncés.
En Guyane, France Nature Environnent doit combattre devant les tribunaux le méga projet de la montagne d’or qui bouleverserait le l’équilibre de la forêt tropicale. Alors que les populations autochtones payent déjà un lourd tribu en termes de contamination par le mercure notamment.
Ainsi, est-ce qu’être au palmarès des régions qui détiennent les records de pollution en matière de CO2 comme les Hauts de France et la Bretagne est ce qu’il y a de plus inquiétant ? Ce sont notamment les activités minières et les friches industrielles qui continueront à nous réserver leurs surprises d’autant que les pouvoirs politiques ont tendance à organiser l’opacité et éviter de prendre des mesures de prévention à hauteur des dangers.
Sachons bien que territoires pollués et populations précarisées vont de pair. Les pauvres polluent moins mais profitent plus des pollutions.
Interdire de se baigner, interdire de cultiver, interdire de boire de l’eau, mais pas encore de respirer. Mais l’État n’est en aucun cas responsable et n’avait (n’a) pas les moyens d’agir.
Mais il ne faut surtout rien dire ! Car tout cela crée de l’emploi. Bon, peut être moins dans les services sanitaires et dans les hôpitaux. Et puis quoi ! Ce sont les écologistes qui menacent notre Etat de droit.
Malgré ça, des syndicats et des associations s'unissent pour proposer un autre projet qui allie urgence environnementale et justice sociale. Dans le respect de la planète et des populations !