J'aime cette noble profession, qui a traversée l'Histoire et fondée notre république sur le respect des droits fondamentaux.
Je réunis à présent les conditions pour déposer mon dossier au barreau. J'ai trouvé un bail près de Bar-le-Duc. Je n'ai plus qu'à agencer le cabinet et le préparer pour la suite.
L'idée de m'installer dans le département voisin de celui où j'ai grandi me trotte dans la tête depuis longtemps.
J'ai envie de me sentir utile et un plus petit barreau va m'en donner l'occasion. De toute façon, je pourrais me sentir chez moi partout en France et encore plus en Lorraine.
Une region chargée d'Histoire
Dans ma thèse, je crois être le premier à avoir souligné le rôle du barrois mouvant dans l'intégration de la Lorraine à la France. Cette région dependait du ressort du Parlement de Paris, ainsi le barrois mouvant a contribué à introduire le droit français en Lorraine, par mimétisme juridique, offrant une source d'inspiration au parlement de Nancy.
Et de même les intrigues des Guises à la cour de France ont sans doute malgré eux rapproché les duchés de Lorraine et de Bar du royaume de France.
Je remarque aussi que celui qui fût sans doute le plus grand Président de la IIIème République, Raymond Poincaré, est né à Bar-le-Duc.
Il fût aussi un avocat pionnier en droit de la propriété intellectuelle, defendant des écrivains et des artistes comme Jules Vernes ou les frères Goncourt.
Objectif : devenir avocat généraliste
Je souhaite embrasser le droit dans son ensemble. Je n'ai pas envie de choisir trop vite ma spécialité. D'ailleurs tout m'intéresse !
Au cours de ma formation, j'ai d'abord fait du droit privé, notamment du droit du patrimoine, puis du droit public et européen en master. En doctorat, j'ai surtout étudié l'évolution des institutions, même si je donnais aussi des cours plus pratiques en droit administratif des biens.
Comme j'ai fait un stage dans un petit barreau et dans un grand, Epinal et Strasbourg, j'ai goûté un peu au deux. Clairement, je préfère exercer dans un petit barreau.
J'ai l'impression que la plupart des collaborateurs en droit public font en réalité surtout de l'urbanisme et un peu de contrat public.
C'est sûr que moi je préfère le droit des étrangers, de la fonction publique, le droit des collectivités territoriales et surtout, ma matière préférée, les libertés publiques.
Pour le droit privé, j'ai bien aimé pratiquer le droit de la consommation ou le droit du patrimoine, j'ai toujours de l'intérêt pour le droit pénal et je sais que je vais devoir me mettre au droit de la famille.
Les années thèse
Tous ces souvenirs me semblent à présent bien loin. Je suis très reconnaissant à mes deux directeurs de thèse. Quand j'entends les gens autour de moi parler de leur doctorat et de leurs conditions de travail, je me dis que j'ai vraiment eu de la chance. Mes deux directeurs ont toujours été très bienveillants envers moi. J'ai à la fois pu travailler en autonomie tout en ayant des réponses à mes questions lorsque j'en avais besoin.
J'avais décidé dès le début d'effectuer ma thèse en 4 ans, je trouvais déjà cela long, mais c'est le minimum en droit. Mes directeurs ont toujours été d'accord avec cette idée. Comment peut-on obliger des doctorants à passer 8 ans en thèse en étant financés que 3 ?!
Ce fut aussi le moment de la naissance de mon fils, la période de confinement passée avec Linda et Charles chez mes parents.
En repensant à tout cela, j'ai enfin une pensée émue pour mon directeur de thèse, Jean-François Gicquel, qui m'aura suivi de la licence au doctorat, et nous a quittés quelques semaines après ma soutenance. C'était un grand homme. J'espère que du ciel, il nous regarde et est fier de moi, car comme ses nombreux étudiants, je lui dois beaucoup.
