Mardi 19 octobre dernier, Jean-Michel Blanquer Ministre de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse pour encore quelques mois, a déclaré :
« Lorsqu’on devient professeur, on devient fonctionnaire. Lorsqu’on est fonctionnaire de la République, on connaît les valeurs de la République et on les transmet ». Le slogan « tous concernés, tous responsables » du dernier spot de la sécurité routière pourrait bien s'appliquer aux campagnes de sensibilisation concernant le harcèlement scolaire. Pourquoi ? D'après certaines études, une majorité des faits de harcèlement auraient comme origine le milieu scolaire. En ligne de mire, l’intégrité du personnel des établissements scolaires, composés bien heureusement et en majorité d'enseignants bienveillants. Hélas, il y a les mauvais élèves, ceux qui minimisent les faits, en considérant qu'aujourd'hui la violence est un jeu d'enfants, ou pensent à tort que traiter le problème en étouffant les faits, peut fonctionner, révélant, de fait, une incompétence criante en la matière.
Car cette posture occasionne de lourds dégâts, autant du côtés des harceleurs que des harcelés. Le harcelé se sent trahi et abandonné par l'adulte, le harceleur se sent fort pour continuer d'agir en toute impunité, prenant exemple sur l'adulte. Grâce à de nombreux témoignages de parents et d'enfants, des problèmes relationnels commenceraient désormais en maternelle, où l'on peut assister à des comportements de petits élèves très troublants : Chantage, manipulation, formation de clans pour en humilier d'autres, goûter jetés à la poubelle, menace de coups et de représailles, etc. Ah ! La maternelle que de souvenirs ! N'est-ce pas l'âge de l'insouciance ? Des jeux innocents ? A 3 ou 4 ans les enfants sont-ils déjà gangrenés par la violence et le mépris de l'autre ?
Dans certains cas, il semblerait que oui. Cela continue au collège puis au Lycée, où les échanges s'en voient facilités grâce ou plutôt à cause des réseaux sociaux et leur phénomène de communauté. Plus besoin donc d'être en surpoids, à lunettes ou roux pour être malmené, tout ou presque peut être sujet de discorde et mener à des conflits faisant parfois froid dans le dos aux adultes que nous sommes. Mais le plus souvent, les victimes ne correspondent pas aux « standards » acceptables, car tout simplement « différents ». D'ailleurs, les harceleurs reconnaîtraient eux-mêmes, qu'il ne savent pas comment véritablement l'expliquer, tellement cela reste subjectif et insaisissable.
La sphère médiatique entretien également cette notion de groupe et de dominance. Notre société favoriserait elle ce processus de dominance en communauté, grâce aux réseaux sociaux ? La force réside dans la masse. Lorsqu'on étudie le profil de chaque harceleur, on s’aperçoit avec surprise qu'individuellement ces personnes adoptent une attitude complètement différente et plutôt enclin aux regrets, des faits relatés dans l'action de harcèlement collectif. Au moment où vous lisez ceci, quelque part, en France ou ailleurs, un enfant anéanti par le mépris depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, pense à tort que la seule issue pouvant mettre fin à une vie de souffrances, est la mort.