Rojava
Le Rojava est une région du nord-nord-est de la Syrie. Autrefois Kurdistan occidental rattachée par la France à la Syrie après la première guerre mondiale.
En 2011, lors de la guerre civile syrienne, les Kurdes de Syrie se soulèvent et obtiennent le contrôle du Kurdistan syrien et y disposent de leur administration autonome.
En 2013, les Kurdes doivent défendre leur territoire contre les forces de l’Etat islamique. La bataille de Kobané est devenue le symbole de la résistance Kurde.
Les lecteurs de l’Humanité se souviennent de ces reportages montrant la part héroïque que les combattantes kurdes de l’YPG prirent dans la libération de la ville.
En plein cœur de la poudrière du moyen orient, encerclé de toutes parts par des forces hostiles, le Rojava a mis en place une administration et un fonctionnement, qui selon de nombreux observateurs, pourraient servir de modèle à une nouvelle organisation des territoires dans toute la région.
Ce territoire d’environ deux millions d’habitants dont seulement 60% sont des Kurdes a mis en place un système politique inspiré par le confédéralisme démocratique théorisé depuis le milieu des années 1990 par Abdullah Öcalan, le leader idéologique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) emprisonné à vie par la Turquie.
« Au Rojava, on a essayé de changer de mentalité », explique Salih Muslin, coprésident du Parti de l’union démocratique (PYD) « il faut faire autre chose que des émirats, des califats ou des empires. Notre projet, c’est le fédéralisme démocratique, décentralisé et laïc pour tout le monde.»
Un projet original mêlant un socialisme organisé à la base et agissant dans tous les domaines de la société par démocratie directe et un fédéralisme intégral entre communes et une coopération paritaire et multiethnique dans des systèmes organisationnels et décisionnels autogérés.
Une forme de gouvernement qui permet à toutes les communautés, à toutes les religions, à toutes les langues, de coexister dans un système fédéral.
A la fois la liberté pour les femmes et l’égalité avec les hommes, la liberté de religion, et les libertés démocratiques, avec, entre autres, un parlement élu où toutes les communautés sont représentées.
Le Rojava est en train, aux yeux d’un certain nombre d’observateurs internationaux, de marquer des points sur le terrain. Un exemple à suivre pour tout le Moyen-Orient, une expérience courageuse et stimulante pour tous ceux qui sont à la recherche d’alternatives.
La situation y est fragile : au cœur de l’enfer…un espoir. Le Rojava a besoin de tout notre soutien.