Le premier tour du 23/04 a mis en tête (si l'on exclut les abstentionnistes) et qualifié pour le second tour, les 2 bluffeurs ayant le mieux caché leur jeu. Pas les plus crédibles, pas les plus écologistes, pas les plus attachés aux droits sociaux, ni les plus honnêtes, loin s'en faut.
Non, les 2 qualifiés sont justes ceux qui ont le mieux habillé leur projet anti-social.
D'un côté, le représentant du MEDEF et de la finance, donc de l'ordre établi, qui ne souhaite en rien s'attaquer aux causes de la montée des idées anti-républicaines, celles-ci servant pour le moment son "projet" présidentiel.
De l'autre, la représentante d'un parti créé par d'ancien collaborationnistes de Vichy et revanchards du pétainisme, ouvertement raciste, fasciste et xénophobe dont le programme est un inextricable ramassis de propositions souvent en complète contradiction avec les votes de ses élus à tous les niveaux, voire en contradiction entre elles. Le seul mérite de cette représentante aura été depuis plusieurs années d'arriver à capitaliser sur l'électorat libéralo-raciste de son père et de ramener à elle nombre de citoyens égarés en faisant sembler d'adopter un discours social. Mais que l'on ne s'y trompe pas, le programme du "front" n'a rien de "social". Les mesurettes sociales éparses qu'il propose ne sont que de la poudre aux yeux en regard du reste du programme.
Certains usent de tous les artifices pour dissuader l'électorat d'infliger une lourde défaite au second tour pour le projet ignoble que nous prépare le rassemblement collaborationniste. Mettre debout la France pour lui mettre les fers aux pieds et la marquer au front des "valeurs" travail, famille, patrie. Tel est le but de l'alliance anti-républicaine d'entre 2 tours dévoilée la semaine dernière.
Tous savent bien à quel point le fait de voter pour le candidat néo-libéral n'endiguera pas la montée des idées simplistes vomies par les caciques frontistes. Elles ont servies pendant 30 ans pour droitiser progressivement l'électorat et favoriser le rassemblement autour de 2 partis de "gouvernement" qui se sont pris le 23/04 le retour de bâton logique de ce jeu dangereux. Nous ne saurions attendre d'un candidat ayant créé un "mouvement" entre ces 2 partis par aggrégation d'idées dont le niveau d'incohérence n'atteint pas celui de son adversaire du second tour, de créer les conditions démocratiques nouvelles permettant de sortir par le haut de la crise politique induite par le laisser agir d'un parti politique non démocratique. Il faudrait pour cela que les médias les plus accessibles par l'électorat cessent de créer les conditions d'un pouvoir ploutocratique et que la réflexion politico-économique prenne de la hauteur et ne se contente pas de considérer les thèses riccardiennes, fondement du libéralisme, comme seules ayant autorité légitime sous prétexte d'une prétendue universalité qu'elles n'ont en aucune manière.
Voter pour l'un en 2017, se fardant de progressisme pour masquer de vieilles idées libérales, risque d'amener l'autre au pouvoir en 2022, se fardant de social pour masquer de vielles idées fascistes. Il revient à nous tous, vrais progressistes démocrates, de créer les conditions du rassemblement en présentant un visage uni pour 2022. Mais pour cela, il ne faut pas que la démocratie disparaisse dès 2017.
En tant que pragmatique, je ne puis constater que s'abstenir, voter blanc ou nul donnera un demi-bulletin à la candidate fasciste anti-républicaine. En tant qu'anti-fasciste, je ne peux me résoudre à donner ne serait-ce qu'un onzième de bulletin à un(e) candidat(e) fasciste, alors ce n'est pas pour lui donner un bulletin ou un demi-bulletin.
Dimanche, j'irai donc voter la boule au ventre avec l'esprit de résistance pour le candidat ploutocrate néo-libéral, afin que ne meurre pas cette république pour laquelle tant de personnes ont donné leur vie.