Qui ne dit mot, consent ! Mais ne serait-ce pas le dicton.... du viol?
Après "quand elle disent non, il faut les forcer parce qu'elles n'osent pas dire oui ou " Non, c'est un oui qui ne dit pas son nom".
Qui a lancé le "non, c'est non." pour recadrer les esprits et les dérapages si pratiques.
Le "qui ne dit mot (maux) consent!" est l'incarnation de l'outrepassement de l'état de sidération ou l'art de gérer les corps comme des poupées gonflables si silencieuses. D'après le Larousse, la sidération est l'anéantissement subit des forces vitales, se traduisant par un arrêt de la respiration et un état de mort apparente. CQFD. On a bien affaire à une gestion d'autrui tel des corps inanimés, sans âme, d'ailleurs PPDA ne se souvient même pas de ces personnes dans la plupart des cas : renversant!
Dans la réthorique, ce dicton sèche les personnes qui ne sont pas promptes à la répartie, qui ont besoin de recul, d'un temps de réflexion, pour favoriser les personnes à l'entregent facile, culottées, frondeuses, qui bousculent leur entourage par leur leadership si avenant.
Avec le qui ne dit mot consent ! la personne active a le droit d'agir et de prendre la décision et donc l'ascendant sur la personne qui s'efface. C'est cohérent avec la culture de la dominance qui justifie tous les abus de pouvoir dont le viol des dominés par les dominants. C'est presque une absolution !
Ce dicton doit donc être analysé, recontextualisé à la lumière de metoo, maintenant que le phénomène de sidération est reconnu. Ce dicton qui arrange tellement "les cons, qui osent tous, c'est à ça qu'on les reconnait" dit un autre dicton.
Un travail sur ce dicton ne peut-il aider les personnes à lever la sidération. Car à la lumière des témoignages, on voit bien que le fait de ne pas basculer en sidération est la première sortie de secours de ces situations glauques que toutes ont connues. On a toutes été coincées contre un mur, embrassé de force, eu des mains au cul, dans le dos, entre les cuisses, suivies dans la rue, .... ... ou le pied dans la porte à l'hôtel....ou des petites phrases salaces glissés à l'oreille le temps de la bise. Merci au covid, d'avoir lever cette pratique abusive sur l'intimité des femmes. Ral le bol de devoir faire la bise à tous et n'importe qui, y compris, les pervers, les libidineux. Mais on a pas toutes été violées....
Situations glauques, où il faut avoir l'énergie, la colère de repousser, de raisonner l'individu qui dérappe en face de toi. La plus part du temps, une réaction de sain rejet, avec un ton ferme, ulcéré, même excédé suffit à calmer les ardeurs de la plus part des oseurs. Après il y a les fous, les colériques, les malades, là c'est une question de malchance. A-t-on des stats sur ces cas, dans combien de cas où la victime s'est défendu, a-t-elle quand même était violée? Quel est le risque que le viol soit encore plus sordide? Ne pas être violée, relève-t-il de la chance, du caractère?
Ces témoignages interpélent la maman que je suis :
Comment élever nos filles pour qu'elles ne tombent pas en sidération?
Surement pas en exigeant d'elles, d'être de gentilles filles, bien obéissantes, qui rèvent au prince charmant!
Mais des filles fières, rebelles, libres... qui osent être elles-même, qui font face au danger? Leçon du petit chaperon rouge, combien l'ont décodé ainsi?
Quel pourrait être l'équivalent du "non, c'est non", pour bloquer le "qui ne dit mot, consent!"