Réflexions sur la descente de l'Airbus A320, et notamment explications sur le maintien du cap et de la vitesse.
Il apparaît comme une quasi certitude que la descente de l'A320 s'est déroulée sous pilote automatique, le suivi parfait de sa route en atteste.
Mais l'avion ne s'est pas mis en descente tout seul, et la question qui se pose entre autre est comment a t-il géré sa vitesse, et sous quel mode est-il descendu ?
Les limitations structurales de vitesse pour l'A320 sont bien connues :
- M 0.82 (MMO) et
- 350 kts ( VMO)
Les vitesses fournies par les flight trackers, flightradar24.com ou flightaware.com, qui utilisent les données ATS-B transmises par l'avion durant la descente évoluent de 478 kts à 38 000 ', à 378 kts à 6 800 '.
Ces vitesses sont des vitesses par rapport au sol, et donc si on fait abstraction du vent, elles indiquent la vitesse propre de l'avion. ( TAS pour True air Speed ). Or l'avion ne peut suivre en termes de descente que des IAS ( Indicated Air Speed ), qui sont très proches des CAS ( Calibrated Air Speed ).
Les relations entre IAS, CAS, Mach, TAS sont données par l'universel Abaque de Chevalier . Cet abaque permet d'imaginer que l'avion a pu suivre pour la descente des instructions très précises en termes de vitesses soit M .82, et IAS 350 kts.
On voit bien l'évolution de la vitesse propre ( au vent près ) qui se situe vers 380 kts vers 6000 '. Ce qui correspond aux données que nous connaissons des fichiers ATS-B.
Pour obtenir un profil de descente proche de ce qui vient d'être écrit plus haut, il suffisait de sélectionner une altitude inférieure à 38 000 ' et appuyer sur la touche EXPED ( expedite descent ) en l'occurence.
En effet, la fonction EXPED est caractérisée par les actions suivantes :
- réduction rapide de la poussée vers Idle
- la descente s'effectue par pilotage de l'assiette de manière à maintenir
- M .80 dans un premier temps, puis
- IAS : 340 kts
Quant à l'altitude affichée elle était manifestement inférieure à 10 000 ', puisque l'avion ne s'est pas arrêtée à cette altitude.
Pour info en cliquant ICI, on trouvera une photo interactive des éléments de contrôle dont je viens de parler.
Et comme pour ponctuer mon article, le New-York Times, dévoile qu'un des pilotes avait quitté le cockpit, ouvrant ainsi le champ à l'hypothèse d'un acte délibéré de l'autre pilote .
http://www.nytimes.com/2015/03/26/world/europe/germanwings-airbus-crash.html