Le 02 Juin 2023
Le Syndrome d’Hubris
Je suis comme tous les citoyens français irrités par les tergiversations désespérées des gens qui ont la prétention d’être au-dessus du prétoire et imposent les rênes de leur utopie monétaire. Ce dogme monétaire, le néolibéralisme, imposé par les ayant profits, appauvrit la majorité de ceux qui produisent les objets et de plus, handicape l’évolution culturelle de l’Humanité par une courte vue sanctifiée.
Cette outrecuidance monétaire a commencé en Indonésie en 1965 et s’est recouverte du sang des victimes du massacre des hommes et des femmes qui s’opposaient à la nouvelle dictature militaire. Cette mésaventure de l’Humanité s’est perpétrée au Chili puis sur tout le continent sud-américain. Depuis les années 1980, les violences exercées par les cadres supérieurs des multinationales industrielles et financières, qui sont ceux qui nous gouvernent, leur ont servi de sauf conduit et ils ont envahi la planète.
Cependant l’évolution culturelle de la communauté humaine freine les ambitions narcissiques de ces satrapes, qui confrontés aux accidents induits à leurs activités ne savent plus comment sortir de l’impasse faillitaire. Leurs pouvoirs et leur utopie sont remis en cause par ceux à qui ils l’avaient imposée. Là nous voyons apparaître des agissements de dirigeants qui détériorent encore davantage les équilibres politiques. Nous sommes alors témoins de dérives cognitives qui ont pour sens un dérèglement neurologique connu depuis, lorsqu’un satrape aux pouvoirs atteint son point d’incompétence : le syndrome d’Hubris ou d’Ubris. Le Président d'un État autoritaire, qui déclenche une guerre d'invasion chez un de ses voisins en instabilité constitutionnelle, pourrait être atteint du syndrome d'Hubris. Ou encore un Tribun qui impose son utopie à une communauté hostile.
Le docteur psychiatre Bertrand Gilot nous explique que : « C'est un syndrome qui se traduit par de l'arrogance. Le mensonge et la manipulation accompagnent ces personnalités dangereuses et malgré tout extrêmement fragiles. C'est un trouble de la personnalité qui signifie en Grec ancien la démesure et l'orgueil. Les personnages atteints par ce trouble de la personnalité sont des chefs d’Etats ou des directeurs de Multinationales, mais aucun petit chef en est épargné. Lorsqu'un individu fait preuve de narcissisme, d'arrogance, de prétention, d'égotisme, voire de manipulation, de mensonge et de mépris pour tous ceux accusés de critiques envers ses pouvoirs. Ces personnages ont le sentiment d'être invulnérables et de disposer de la toute-puissance. Ils se surestiment et sous-estiment les autres. Dans la mythologie grecque, il y a toujours la notion de violence pour une puissance destructrice qui dépasse l'entendement ».
Selon le Ministre et ancien médecin, David Owen, pour que cette pathologie comportementale soit considérée comme syndrome d'Hubris il faut que le sujet présente trois ou quatre symptômes suivants : « Une propension narcissique ; un attrait démesuré pour son apparence ; avoir une propension à l'exaltation dans la parole ; confondre son intérêt avec celui de la communauté pouvant aller jusqu'à la Nation ; Parler de soi à la troisième personne ; Avoir du mépris pour les conseils et les critiques, seul son jugement est juste ; dans les réalisations avoir le sentiment de toute puissance ; Affirmer que seul le tribunal de l'histoire approuvera ses choix ; Le sujet est agité, insouciant et impulsif et il a perdu le sens des réalités. Le sujet s'isole progressivement ; S'il aboutit à l'échec de ses actions il fait preuve d'incompétence pour faire face aux conséquences. Le syndrome d'Hubris ne se développe pas chez les personnes modestes ouvertes aux critiques, qui sont cyniques et qui ont de l'humour ».
Le Docteur Gilot écrit : « Si on rattache ce syndrome à ce que l'on observe chez les humains qui ont eu beaucoup de pouvoir et qui l'ont exercé de façon tyrannique, on a bien souvent à faire à de grands paranoïaques et/ou à de grands pervers. Ce sont des gens qui raisonnent de façon juste, structurée mais dont le raisonnement repose sur un postulat de départ qui est faux. Toute personne qui va s'opposer contester ou même juste questionner cette certitude, sera situé parmi ses ennemis. Le pervers ne considère pas l'autre en tant qu'autre, l'autre n'existe qu'en tant qu'outil ou objet que l'on va pouvoir utiliser ou abîmer si on en a envie. Ce sont des personnalités extrêmement dangereuses pour autrui et d'une immense fragilité. Cette position de toute puissance est là pour se défendre d'une réalité qui est l'impuissance. Que faire face à une personne qui a le syndrome d'Hubris ? Il faut s'en éloigner pour s'en protéger. Au travail le mieux est de quitter son emploi. Dans le couple devenu toxique il faut se séparer de cette personne. Dans un conflit géopolitique avec une personne assurée de sa toute puissance et du bien fondé de ses actions, il est compliqué d'imaginer un dénouement calme. On est uniquement dans le rapport de force avec un mépris total de l'autre. Ils sont certains d'être victorieux et engage une course en avant. » Docteur Bertrand Gilot, psychiatre ; source syndrome d'Hubris 30 mai 2008 David Owen.
En France, vivrions nous ces temps obscurs ?
Yves Alain Sieuzac