Ma fille est animatrice dans une maison de retraite publique en Haute Garonne . En 2020 les usagers n'ont pas pu rentrer en famille à Noël et aucune visite n'était autorisée condition sanitaire oblige, cette situation a duré jusqu'au printemps . Noël 2021, l'indice de contamination étant de niveau 4 dans la région, les résidents n'ont pas pu s'extérioriser dans leurs familles et n'ont pu avoir que 45 minutes de visite par jour. Les concerts des 24 et 25 décembre ont été annulés pas d'intervenants externes autorisés. Ce Noël 2021, j'ai loué un beau gîte en Touraine, nous nous y rassemblerons avec mes trois soeurs et conjoints et y recevrons en journée notre maman qui réside dans l' EHPAD de la commune. Une journée avant notre arrivée le 22 décembre, nous sommes alertées par l' EHPAD qui nous informe que notre mère est tombée dans le couloir, elle est partie aux urgences du CHU. Les prochaines nouvelles nous parviendrons de l'hôpital : fracture fémorale , elle sera opérée prochainement.
A présent que les consignes de confinement sont terminées, le fonctionnement habituel a repris cours et les personnes dépendantes ne sont plus assistées à la sieste, ce qui permets d'économiser le temps d'accompagnement nécessaire à les coucher et à les relever. L'argument est de dire que si les personnes restent trop couchées elles ne dorment plus la nuit mais aussi sans période de sieste elles sont couchées plus tôt d'où une économie de temps là encore. Ma mère arpente les couloirs avec son déambulateur et les résidents sont également installés dans les fauteuils au salon télé. Dans cet espace avec tout le matériel ambulatoire des usagers celui ou celle qui voudra se lever et évoluer encoure le risque d'accrocher un pied, un cale-pied ou un déambulateur et de chuter. Pour éviter que ma mère aille se coucher, on met les barrières de son lit.
Si les personnes dorment mal, on peut s'interroger aussi quant à leur hygiène de vie : dans beaucoup d'établissement il n'existe aucun espace vert pour s'aérer par beau temps. Des activités physique adaptées destinées aux volontaires sont rarement instituées. Si l'on considère l'un des seuls plaisirs qui reste il faut aussi évoquer la qualité des repas : les plats mixés sont souvent élaborés à partir de flocons de purée.
Nous nous sommes relayées par deux pour les visites au CHU où notre mère a été soignée avec humanité. Je souligne l'éthique et la qualité du service de l'hôpital public qui parvient à maintenir ces conditions en dépit des contraintes de fonctionnement qui pèsent sur son organisation.
Après une semaine à l'hôpital, maman est retournée à l'EHPAD mais a 88 ans il lui faudra deux mois de convalescence avant de pouvoir reprendre appui sur son pied droit.