Inattaquable, la Chine...

Cette histoire a un côté comique et pathétique. Je suis passée devant l’ambassade de Chine à New Delhi hier. Vision surréaliste d’un blockhaus entouré – saucissonné pourrait-on dire – de quatre rangées de fils de fer barbelés (minimum 1m50 de haut). Devant les fils, un régiment de soldats indiens. Puis les fameuses barrières jaunes qui apparaissent un peu partout en Inde dès qu’il y a risque de manifestation (c’est-à-dire tout le temps), indiquant «route barrée».
Et donc derrière ce cirque à la Guantanamo, l’ambassade de Chine trône. Elle voudrait bien trôner en paix, sans risquer des attaques de "parasites tibétains". Car le déguisement de l’ambassade en caserne américaine à Bagdad doit être attribuée à la violence tibétaine : la semaine dernière, une dizaine de jeunes hommes tibétains exilés en Inde se sont enroulés dans des drapeaux jaune, bleu et rouge, ont pris leur élan et se sont littéralement jetés sur les murs de l’ambassade… Une fois les murs d’enceinte franchis, ils se sont mis à hurler "Free Tibet" en courant dans tous les sens. Une attaque décrite comme une "prise d’assaut" par les médias locaux. (Voir le reportage de la chaîne indienne IBN : cliquer ici)

Fin de la violence tibétaine mais début d’une humiliation de taille pour les Indiens. Les autorités se sont faites proprement remonter les bretelles par la Chine les accusant d’incompétence notoire car ce n’est tout de même pas difficile de protéger un tant soi peu une ambassade.
Donc l’Inde a réagi en conséquence en déployant le matériel de type Rambo décrit ci-dessus pour qu’à l’avenir, les Chinois ne soient pas embêtés par les Tibétains. Elle a également promis à la Chine un passage "sans encombre" de la flamme olympique le 17 avril. A ce rythme, peut-être que toute l’armée indienne sera mobilisée (plus d’1, 3 millions de soldats).
Un mot tout de même des Tibétains qui ont fait un Fosbury par-dessus les murs de l’ambassade. Ils dorment aujourd’hui à Tihar jail, la prison de New Delhi.