Je viens de lire l'article d'Edwi Plenel consacré à la liberté de le presse pour ne faire aucune référence à l'affaire qui a déclenché ce procès et me sont venues ces quelques réflexions que je vous soumets. Qu'est-ce que la liberté de la presse finalement si tout le reste est boycotté par une grande partie d'entre elle et si chaque pensée de chaque citoyen doit d'abord être passée au crible de la société bien pensante, celle qui se tait et ne fait jamais aucune vague nulle part. La justice peut bien accorder toutes les libertés qu'elle veut tant qu'elles seront soumises à l'éternel politiquement correct elles ne seront qu'une peau de chagrin qui rétrécira à chaque volonté du gouvernement de les multiplier. La liberté ne peut se concevoir qu'au singulier sans aucune autorisation pour rien et si certains et certaines craignent alors l'anarchie c'est qu'ils et elles sont déjà prisonniers d'une forme de conventionnement qui impose les limites à ne pas franchir sans voir que le ravin est finalement là à leurs pieds à force d'avoir reculé devant les coups de boutoirs de l'autorité. Le problème est que tout se justifie désormais au nom de la santé ou de l'économie ou encore du respect de la religion ou du genre de chacun et chacune au point que quiconque se demande désormais avant d'ouvrir la bouche si cela est bien de penser ou dire cela ou pire encore de l'écrire tant alors les procès pleuvent pour avoir osé imprimer l'impensable c'est à dire ce que l'on pense. Les enfants sont élevé(e)s tel(le)s des joli(e)s petit(e)s moutons ou brebis bien propres et bien tondu(e)s qu'il ne faut surtout pas entendre ni râler ni se plaindre tant le voisin d'ici ou d'ailleurs paraît bien plus malheureux que lui ou elle. Nous louons désormais la possibilité de nous déplacer sans pass en redoutant chaque jour une nouvelle mesure comparable et en actant par la même le droit de nos gouvernants à agir ainsi. De liberté au singulier il n'y a plus depuis bien longtemps et prenons garde que cette décision d'un tribunal de Paris ne soit en vérité qu'un peu de poudre aux yeux pour que nous ne voyions pas la suite, toute la suite d'une société au pas et vivant au rythme des mesures liberticides tant il leurs faut désormais des citoyens sans aucune citoyenneté justement et juste là pour combler le vide existentiel de nos maîtres à penser qui courent après le rêve chimérique d'une société parfaite, celle qui viendra à bout de nous.
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Billet de blog 7 juil. 2022