« La reverdie du Spleen »
Hommage à Charles Baudelaire et Jules Laforgue.
Pour Frédéric.
Quand le ciel mascaron nous nargue
D’un ensoleillement bouffon,
Et que les confins nous étranglent
Agonie, sans passion ;
Quand le soleil ses rayons darde,
Dans une verte geôle nous emprisonnant,
Et qu’un peuple vrombissant d’insupportables coléoptères
Nos pauvres tympans s’en va vrillant,
Quand le silence chauve-souris
- Circassien de la dernière heure -
Sur notre cerveau rongé par l’apathie
Aux pires acrobaties se livre,
Les casseroles domestiques tout à coup sautent,
Lançant vers le ciel leur affreux grincement
Et sur nos nerfs guitares qui se délitent,
Joueurs de cymbalum, frappent furieusement.
- Et de longs tombereaux, sans fifres ni musique,
À vive allure les escalators de ma psychè
Dévalent ; et l’Optimisme, papillon crucifié, prend place
Dans sa collection de cadavres fatigués.