Les manifs semblent avoir de beaux jours devant elles, même si les projections météorologiques demeurent incertaines, voire contrastées. Quoi qu’il en coûte - comme disait l’autre !- qu’on se mouille, qu’il neige ou qu’on se caille, sans se venter - oui, je sais c’est facile !- on y sera encore, jusqu’à ce qu’ils la retirent leur putain de réforme toxique. J’ignore combien de temps ils vont tenir, mais il est impossible qu’ils ne lâchent pas sur les 64 ans. Car en rallongeant le temps de travail et de cotisation pour des pauvres gens qui ne leur ont rien fait, alors qu’il serait si simple de prendre un peu de leur pognon à ceux qui en dégoulinent, Macron pratique ce qu’il sait quand même faire de mieux : la provocation dédaigneuse. Et voyez plutôt que cet abject personnage lui-même, ce qui fait le plus enrager à mon sens, c’est qu’il existe une petite partie de la bourgeoisie pour le défendre. Je lisais ce matin, je ne sais où, un fine analyse sociologique, démontrant que systématiquement, les classes moyennes supérieures se sentaient plus solidaires des rares très riches que des très nombreux pauvres… Allez savoir pourquoi ! Heureusement ils ne sont pas tous pareil et les gens aisés que j’aime fréquenter sont avec nous, le peuple, et c’est pour cela que je les aime d’autant plus. En même temps, je n’en connais pas tant que ça...
Non, je disais que les manifs avaient de beaux jours devant elles, car elles devraient nous mener au printemps. Et là c’est pas pareil ! Parce que nous, les vieilles peaux, on s’en fout un peu du temps qu’il fait ! Mais les gamins, dès qu’il fait un peu bon dehors, avec du soleil, des petits oiseaux dans les arbres - bourgeonnant comme eux – et leurs petites copines en fleur, ils y descendent plus volontiers, dans la rue. Vous leur mettez n’importe quelle revendication qui tienne un peu la route en main et hop, ça y va, ça voltige, ça vitupère et ça tient la note…
Car admettons - je dis bien admettons - que la coriace Borne reçoive la consigne jupitérienne de lâcher – à mon avis ils sont beaucoup trop fiers et fanatisés pour s’incliner devant les braillards de la rue – Et bien, il y aurait encore du grain à moudre, selon l’une des formules dialectiques chères aux syndicats. Qu’ils soient à la CGT, à la CFTC, à LFI ou au PS, en ville ou à la campagne, tous les gens on va dire ordinaires, redescendraient dans la rue, avec une cause de mécontentement de même intensité. Certes, contrairement aux choix purement idéologiques de maintenir les Français au travail, y compris s’ils n’en ont pas envie, le président et son gouvernement ne sont pas totalement responsables de la vie chère. Là encore, il faudrait affiner le propos, car un Etat soucieux du bien commun, ne laisserait jamais les sociétés privées, les intermédiaires et les grandes puissances commerciales augmenter les prix à l’envi et toujours au bénéfice des actionnaires, des héritiers, des investisseurs, bref de toute cette engeance qui ne combat pas la retraite à 64 ans, mais la réclame !
Et puis si ! Après tout, c’est encore de la responsabilité de Macron et de ce pouvoir libéral qui s’engraisse tandis que tellement de gens maigrissent et crèvent. Lorsque l’essence augmente alors que le baril dégringole (sortez vous du milieu car ça doit faire mal !) ce sont eux qui profitent de taxes scandaleuses, lesquelles gonflent proportionnellement. Idem pour tous les produits de consommation courante qui, grâce à la TVA, alimente encore et toujours la tirelire de Bercy. Bon qu‘il y ait de l’argent dans les caisses de l’État, c’est plutôt positif, à condition que ce soit pour améliorer le service public. Pas pour aider les coquins du privé. Las, c'est toujours vers eux que le généreux Macron abonde.
La solution nous la connaissons tous. Pour limiter l’inflation, voire la juguler, il suffit de baisser - voire supprimer - les taxes sur les produits de première nécessité et les augmenter d’autant, sur toute la marchandise de luxe dont on n’a nullement besoin pour vivre. Il faut aussi réglementer les marges transactionnelles et mieux que ça, tendre à supprimer les intermédiaires -on appelle ça des maquignons dans nos campagnes – qui sont les premiers responsables de la cherté de ce que les artisans, paysans, maraîchers, éleveurs, pêcheurs et j’en passe, produisent. Quant aux groupes commerciaux - Carrefour, Casino, Auchan, etc - à la tête desquels on retrouve les grandes fortunes et autres gibiers de potence qui exploitent caissières et rayonneurs, il suffirait de leur imposer une marge à suivre…
En résumé, au lieu d’en prendre un max - comme de juste - aux riches, ce régime leur en file toujours plus en précarisant les jeunes, les vieux et même ceux du milieu. Et au fond je ne vois pas pourquoi cela ne ferait pas l’objet d’un immense combat de rue, pacifique bien sûr, mais sans faiblesse, ni rémission. Jusqu’à leur démission...