Le défaut connu des discours politiques est d’arranger la réalité pour la faire correspondre aux convictions partisanes, quand il ne s’agit pas simplement de propager des calomnies ou des ragots. Mais le véritable problème est que les analyses politiques dans les médias tournent également au même principe, soit qu’il s’agisse d’opinions des intervenants, soit qu’il s’agisse du ressassement d’analyses plaquées de la part des journalistes. Sur ce dernier point, par exemple, l’idée des « trois droites » (légitimiste, libérale, bonapartiste) de René Rémond possède à peu près la même valeur scolastique que la « lutte des classes » marxiste. On croit penser parce qu’on récite sa leçon.
Depuis quelque temps déjà, ça date de La 5 de Berlusconi (1986-1992), les émissions politiques, puis les chaînes d’infos en continu, vivent de la mise en scène de clashes politiques à coup de « petites phrases » qui ont remplacé les dissertations grandiloquentes des parlementaires de jadis. L’information a tendance à se limiter au ressassement des éléments de langage qui ont bien pris.
...................................
La suite sur :
Quelles analyses de l'élection présidentielle 2022 ?