La cruauté de la guerre d'Ukraine va surtout se résumer en définitive à l';immense gâchis d'une guerre pour rien. C'est toujours un peu le cas, d'ailleurs. Mais on se polarise sur les péripéties qui ne satisfont que les journalistes et les historiens.
J'ai été un peu surpris par la guerre. Non que je pensais qu'elle était impossible, mais parce que je croyais que Poutine avait déjà gagné la partie quand il annonçait le retrait de ses troupes après leurs manoeuvres sur la frontière. Il pouvait ainsi contredire les prédictions américaines et faire lever la suspension de l'ouverture du gazoduc NordStream2. Ce qui aurait donc court-circuité celui qui passe par l'Ukraine. Il a choisi l'option de la violence pour soumettre entièrement le pays.
J'ai déjà eu l'occasion de dire à propos du succès ou de l'échec des révolutions arabes récentes que tout dépend de la décision de ceux qui sont en face. On a vu en Tchétchénie et en Syrie que le principe stratégique russe est de ne pas ménager les civils. Encore que la mobilisation générale constatée en Ukraine désigne aussi les civils comme cibles. Les Occidentaux tiennent bien compte de cette réalité tactique russe. Après l'allusion de Poutine à l'usage de l'arme nucléaire, l'idée d'intervention de l'OTAN a été abandonnée. Plus tard, Bruno Le Maire, qui avait imprudemment parlé de « guerre économique totale » a été recadré par l'ancien président russe Medvedev et s'est rétracté piteusement. Le problème de la comm, c'est qu'on ne peut plus la réserver à une audience intérieure sans que toute la planète soit au courant.
Les forces progressistes reprennent du poil de la bête du Rio Grande jusqu’à la Terre de Feu. La Colombie est le dernier pays en date à élire un président de gauche, avant un probable retour de Lula au Brésil. Après la pandémie, les défis économiques, sociaux et environnementaux sont immenses.
Sept ans presque jour pour jour après la légalisation du mariage gay par la Cour suprême des États-Unis, celle-ci a décidé de revenir sur un autre droit : l’accès à l’avortement. Devant l’institution, à Washington, la tristesse des militants pro-IVG a côtoyé la joie des opposants.
Rien ou presque n’est prévu si une députée doit siéger enceinte à l’Assemblée nationale. Alors que la parité a fléchi au Palais-Bourbon, le voile pudique jeté sur l’arrivée d’un enfant pour une parlementaire interroge la place que l’on accorde aux femmes dans la vie politique.
Si la loi de bioéthique a ouvert la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules, elle a exclu les personnes transgenres. D’après nos informations, une association qui pointe une « atteinte à l’égalité » a obtenu que le Conseil constitutionnel examine le sujet mardi 28 juin.
Décision mal-historique de la Cour Suprême états-unienne d’abroger la loi Roe vs. Wade de 1973 qui décriminalisait l’avortement. Décision de la droite religieuse et conservatrice qui ne reconnaît plus de libre arbitre à la femme.
Quand j'ai commencé à avoir des relations sexuelles avec mes petits copains, j'avais la trouille de tomber enceinte. Ma mère a toujours dépeint le fait d'avorter comme une épreuve terrible dont les femmes ne se remettent pas.
La Cour Suprême s’engage dans la révolution conservatrice. Après la décision d'hier libéralisant le port d’armes, aujourd'hui, elle décide d'en finir avec le droit à l'avortement. Laisser la décision aux États, c’est encourager l’activisme de groupes de pression réactionnaires financés par des milliardaires évangéliques ou trumpistes. Que se passera-t-il aux élections de mi-mandat ?
Comment un Etat de droit peut-il remettre en cause le droit des femmes à choisir pour elles-mêmes ?
En revenant sur la décision Roe vs Wade, la Cour suprême des USA a rendu a nouveau tangible cette barrière posée entre les hommes et les femmes, et la haine qui la bâtit.