J’ai toujours fait miennes les paroles de Nicolas de Condorcet : « Mandataire du peuple, il m’a envoyé pour exprimer mes idées, non les siennes. L’indépendance de mes opinions est le premier devoir envers lui.» Cette liberté est le gage de la crédibilité de l’élu. Aussi, je m’interroge sur les nouvelles pratiques d’un groupe parlementaire, celui des députés LREM, qui encadre la liberté d’action de ses membres. Est-ce le retour des soviets ?
Mais il y a plus grave encore, c’est le règne du politiquement correct qui formate l’opinion publique et un véritable prêt à penser. « Le politiquement correct est une dictature », affirme justement Ivan Rioufol. La liberté d’expression est en danger, la démocratie aussi. Platon dans La République décrit au chapitre 8 la dégénérescence des régimes politiques, c’est d’actualité.
Sans jouer les Cassandre, trop d’éléments doivent nous ouvrir les yeux sur la réalité : le règne de la technocratie et des experts devenus le paravent de la pensée des politiques, la puissance de la finance qui agit librement dans la globalisation et se joue des Etats, la démocratie représentative a priori suspecte et objet de tous les péchés, la domination des G.A.F.A , qui grâce à leurs algorithmes et données, nous connaissent cent fois mieux que nous-mêmes, les progrès faramineux de l’Intelligence Artificielle (I.A.), la dictature médiatique qui s’érige en tribunal permanent, les réseaux sociaux, nouvelle langue d’Esope en instantané.
Nous ne reviendrons pas au temps de la marine à voile et des pigeons voyageurs mais nous n’échapperons pas à un réexamen radical de ces dérives qui nous conduisent vers ce nouveau monde totalitaire si bien décrit par Aldous Huxley dans Le meilleur des mondes et George Orwell dans 1984. La dystopie n’est plus une fiction mais une réalité.
J’en viens aux deux défis majeurs que j’ai cités en liminaire : le communautarisme et les flux migratoires
Le communautarisme - j’évoque ici surtout le salafisme - est la ruine de la République.
Le communautarisme salafiste ne veut pas de pouvoir politique, il veut plus : il veut la société et appliquer ses lois, la charia. Son objectif, changer radicalement la société, avec, à la clé, des affrontements, voire la guerre civile. De plus, en ayant laissé se développer ce communautarisme, nous avons importé le conflit du Proche-Orient dans toutes ses composantes dont l’antisémitisme. Le Proche-Orient où la haine de l’autre est la règle, où l’autre est un terroriste.
Nous devons lutter pied à pied contre cette idéologie obscurantiste d’Arabie.Nous devons défendre bec et ongles notre ordre juridique et politique dont les piliers principaux sont l’égalité des sexes, la liberté de conscience, la possibilité de changer de religion. Tout étranger qui viole ces principes n’a pas sa place en France et doit être expulsé. Tout Français sanctionné.Mais, au-delà des sanctions, c’est dès l’école maternelle que nous devons faire respecter ces principes et nos us et coutumes. La reconquête des quartiers perdus passe par le retour des Hussards de la République pour enseigner l’amour de la France et nos principes.A côté du salafisme prosélyte, c’est avec stupeur que l’on voit se développer d’autres dérives communautaristes fondées sur d’autres identités religieuses.
Certains élus locaux ou nationaux n’hésitent pas à tenir des discours dans leurs fonctions officielles ou nom de leur religion. Prenons garde, l’unité de la République est en cause. Pour ma part, je ne connais pas de Français catholiques ou protestants, de Français juifs, de Français musulmans, de Français athées, je ne connais que des citoyens français et je respecte toutes les croyances. De la même manière, je suis révolté lorsqu’un syndicat de fonctionnaires, en plein délire idéologique, propose des stages racisés entre noirs où les blancs sont exclus. Le ministre de l’Education a eu raison de porter plainte. Je ne saurais oublier dans ce délire le CRAN, le Conseil représentatif des associations noires. Imaginons un Conseil des associations blanches, ce serait un beau tollé, on dirait, à juste titre, que le KUKLUXKLAN est ressuscité !
Il est un autre défi majeur de ce siècle, les flux migratoires.
Assez d’angélisme et de naïveté ! C’est de la maîtrise des flux migratoires que dépend la paix en Europe. Jamais l’Humanité n’a connu un tel déséquilibre entre l’explosion démographique de l’Afrique, voire de l’Asie, et l’Europe.
A ce titre, le président Macron a raison de porter une forte attention à l’Afrique.
Toutefois, je tire de d’une expérience personnelle une leçon forte. En avril 1974, jeune attaché d’Ambassade à Alger, je fus chargé d’accueillir les Algériens qui souhaitaient signer le livre de condoléances en hommage à Georges Pompidou. Un chef de village qui nous avait combattus pendant l’insurrection - une guerre en réalité - fit 4 heures de route depuis les Aurès dans un déluge de pluie pour venir signer. Un homme portant un béret se mit au garde à vous devant moi, me salua militairement et me dit « ancien combattant de l’armée française ». J’en ressens encore une très forte émotion. Mais surtout, depuis ces instants, j’ai compris que la colonisation, malgré ses pages sombres, a connu des jours de fraternité et qu’elle n’a jamais été un crime contre l’Humanité.
Maîtriser les flux migratoires exige d’agir à un double niveau :
Sur le plan intérieur, je comprends et je partage l’humanisme mais, comme le disait Max Gallo, « les droits de l’Homme, on est tous pour, mais ce n’est pas une explication du Monde ». Les Africains lisent à livres ouverts dans tous nos débats, et ils comprennent qu’à chaque démantèlement de la Jungle de Calais ou des campements de la Porte de la Chapelle, les migrants seront relogés et auront une grande chance de rester en France. Sans renoncer à notre humanité, nous devons clairement affirmer, et le proclamer, que tout migrant, entré illégalement, sera reconduit chez lui. Nous devons nous en donner les moyens, en modifiant le labyrinthe de nos lois qui rend impossible toute décision d’expulsion.
Mais nous devons aussi agir puissamment sur les causes des flux migratoires, c’est-à-dire stabiliser l’Afrique. Tout en augmentant le volume de l’aide publique, nous devons subordonner notre aide à la maîtrise de la croissance démographique. Mon propos pourra choquer, peu importe, je ne suis pas un adepte de la langue de bois. Nous devons convaincre les Etats africains de mettre en place des programmes de contrôle des naissances, pour l’éducation des jeunes filles, c’est certain, mais celles des hommes aussi. Les obstacles, culturel et religieux, sont de taille et pourtant, il faut les surmonter car le train démographique est lancé à grande vitesse et il va provoquer des catastrophes.
Je n’ai jamais mis les malheurs de mon pays au rang de mes espérances, pour reprendre les paroles de Chateaubriand. Mais aujourd’hui, j’estime que les choix arrêtés ne répondent pas aux défis que la France doit relever dans un monde qui entre dans de très fortes turbulences.« Quand tu auras désappris à espérer, nous dit Sénèque, tu apprendras à vouloir ».Eh bien oui, loin de l’angélisme, de la naïveté, du politiquement correct, j’ai, toujours et plus que jamais, la volonté d’œuvrer et d’agir pour que notre Nation demeure libre et maîtresse de son destin.