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La télévision et tous les médias de masse, tant décriés à juste titre puisque nous connaissons leurs propriétaires, répètent à l’envi que le NPA, Lutte Ouvrière et les divers lambertistes sont des trotskystes. Dans la « gauche et l’extrême-gauche », tout le monde se targue d’avoir un esprit critique à l’égard de ces médias mais personne n’avait pensé à se demander s’il y avait une raison sérieuse pour qualifier tout ce petit monde de « trotskystes ». La réponse à la question allait d’ailleurs de soi : ils sont trotskystes puisqu’ils le disent. A quoi il me suffit de répondre avec la citation de Karl Marx (L’idéologie allemande) : « Dans la vie courante n'importe quel boutiquier sait fort bien faire la distinction entre ce que chacun prétend être et ce qu'il est réellement ».
Car — il fallait y penser — pour savoir si une organisation est trotskyste, il faut définir ce qu’est le trotskysme. Avant de proposer une définition, nous pouvons déblayer le terrain en disant que le trotskysme n’est ni une religion, ni une croyance, ni un catalogue d’idées. Et, pendant que nous en sommes au nettoyage préliminaire nous pouvons aussi enlever des potentiels trotskystes le NPA car leurs dirigeants ont eux-mêmes abandonné la référence formelle au trotskysme. Ils incluent d’ailleurs, au fil de leurs pérégrinations diverses des « leaders » comme Ho chi Minh, qui a combattu le trotskyste Ta Thu Thâu ou Che Guevara.

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Ramon Mercader, l'assassin de Trotsky, avec son ami Ramon Castro (frère ainé de Fidel)
En particulier, Olivier Besancenot ne cache pas son admiration pour « le Che » qui a contribué, avec Fidel Castro, à éliminer le trotskysme de Cuba pour instaurer le régime de parti unique.
Nous nous demandons pourquoi le NPA est encore parfois qualifié de trotskyste.
D’ailleurs la famille Castro entretenait d’excellentes relations avec Ramon Mercader, l’assassin de Trotsky, ce qui est attesté par la photo ci-dessus et par le témoignage de Luis Mercader le frère de Ramon. Celui-ci raconte :
« Fidel Castro offrit à mon frère une villa située sur une île. Elle avait appartenu à quelque ancien riche et était entourée d’un jardin avec bananiers et pêchers. Ramon était l’hôte personnel et couvé de Fidel. Il reprit goût à la vie et se remit si bien qu’il put même retravailler — conseiller au ministère des affaires intérieures. »
Pour donner une première indication sur ce qu’est le trotskysme, à défaut d’en donner une définition, rappelons cette belle citation de Trotsky à propos du titre choisi par les trotskystes français pour leur journal :
« Votre hebdomadaire s'appelle la Vérité. On a assez abusé de ce mot, comme de tous les autres, d'ailleurs. Néanmoins, c'est un nom bon et honnête. La vérité est toujours révolutionnaire. Exposer aux opprimés la vérité de leur situation, c'est leur ouvrir la voie de la révolution. Dire la vérité sur les dirigeants, c'est saper mortellement les bases de leur pouvoir. Dire la vérité sur la bureaucratie réformiste, c'est l'écraser dans la conscience des masses. Dire la vérité sur les centristes, c'est aider les ouvriers à assurer la direction juste de l'Internationale communiste. C'est là la tâche de votre hebdomadaire… »

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La vérité est toujours révolutionnaire. Il faut donc, en principe, compter sur tous ceux qui se réclament peu ou prou du trotskysme pour s’engager dans « la guerre de l’info » que nous avons lancée afin de faire admettre cette vérité : Walter Hallstein, le premier président de la CEE, était un nazi.
Oui ! celui qui fut pendant 9 années le président de la CEE (ancêtre de l’UE) était un nazi et même un nazi de premier plan. Les preuves abondent.
Voir les deux articles que j'ai consacrés à ce sujet :
- Walter Hallstein était un nazi.
- Aude Favre et Matthias Schönwald défendent Walter Hallstein.
J’entends déjà les récalcitrants trouver les arguments ou les prétextes pour se taire : « C'est ce que disent... De Villiers… Asselineau… La Croix Riz… droite… extrême-droite… stalinien ». Eh bien non ! Il n’y a pas des vérités de « gauche » et des vérités « de droite ». Vous pouvez penser et dire tout ce que vous voulez sur Asselineau, De Villiers et La Croix Riz. Je n’en pense pas moins que vous. Mais, ce qu’il faut faire triompher c’est : La vérité. Or, Force est de constater que nombreux sont ceux qui se disent trotskystes mais n'ont pas manifesté beaucoup d'enthousiasme dans cette bataille de l'info.

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Quel décalage entre les discours que tient effectivement Edwy Plenel (photo de gauche) et la réalité. Car, c’est vrai, c’est recoupé, c’est légitime de le publier, l’opinion a le droit de le savoir : Walter Hallstein fut un nazi de premier plan. Edwy Plenel refuse de dire cette vérité autant que ses comparses : Pierre Laurent (PCF), Olivier Besancenot (NPA) et Jean-Luc Mélenchon (FI).
En d'autres temps, nous les avons connus bien silencieux au sujet du passé de Mitterrand en tant que militant d’extrême-droite puis pétainiste. Voici quelques photos qui attestent de ce passé.

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En février 1935, il participe à une manifestation xénophobe d’étudiants parisien. Où est-il exactement ? Les avis divergent. Je pense qu’il est debout, derrière l’homme accroupi avec un foulard à pois.

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On le retrouve sur la photo de gauche lors de la même manifestation. Il est à proximité de l’homme avec le foulard à pois et il porte des livres sous le bras.
On le retrouve, une nouvelle fois, sur la photo de droite, au moment de la dispersion de la manifestation. Il est au milieu de la photo avec toujours ses livres sous le bras.
Bien évidemment, il ne s’est jamais expliqué sur son passé de militant d’extrême-droite. Mais il ne s’est pas davantage expliqué sur son passé de collaborateur au service de Pétain et, par la même, au service d’Hitler.

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On le voit sur la photo de gauche avec ses amis collabos de Vichy. Il s’y est installé en janvier 1942. Il a d’abord occupé un emploi contractuel à la Légion française des combattants (LFC). Puis, de mai 1942, à janvier 1943, il était sous les ordres de Maurice Pinot, commissaire général aux Prisonniers de guerre. Après janvier 1943, il a gardé un poste à la tête des centres d’entraide et, à ce titre, il a reçu l'Ordre de la Francisque en mars-avril 1943. Sur la photo de droite, on le voit serrer la main à Pétain le 15 octobre 1942.
Pour avoir été décoré de l'Ordre de la Francisque, il a fallu qu'il présente sa candidature avec ses deux parrains qui étaient tous les deux membres de La Cagoule : Gabriel Jeantet, membre du cabinet du maréchal Pétain, et Simon Arbellot. Rien que du beau monde de la plus extrême de l’extrême-droite. Il devait aussi présenter des "garanties morales" incontestées et remplir les deux conditions suivantes :
- avant la guerre, avoir pratiqué une action politique nationale et sociale, et conforme aux principes de la Révolution nationale;
- manifester depuis la guerre un attachement actif à l'œuvre et à la personne du maréchal : avoir de brillants états de services militaires ou civiques.
Il a dû prêter ce serment :
« Je fais don de ma personne au Maréchal Pétain comme il a fait don de la sienne à la France. Je m'engage à servir ses disciplines et à rester fidèle à sa personne et à son œuvre »
Il ne fait aucun doute que François Mitterrand était alors pétainiste et plein de confiance et d'admiration pour le Maréchal et il est fort probable qu’il n’ait jamais renié ce serment. Quand il fut président de la république, il ne manqua pas de faire déposer une gerbe sur la tombe de Pétain tous les ans de 1986 à 1994. En 1995, il s’était abstenu de le faire en déclarant que ce serait mal interprété. Quelle serait donc la bonne interprétation si ce n’est cette fidélité à son serment ?
Pourquoi aurait-il changé d’avis depuis qu’il écrivait, dans une lettre du 13 mars 1942 envoyée à l’une de ses sœurs : « j'ai vu le maréchal au théâtre [...] il est magnifique d'allure, son visage est celui d'une statue de marbre. » ?
Dans une autre lettre du 22 avril 1942, il avouait n'être pas particulièrement inquiet du retour aux affaires, en avril 1942, de Pierre Laval, la personnalité la plus importante du régime de Vichy et le principal maître d'œuvre de la politique de collaboration avec l'Allemagne nazie. Mitterrand estimait que Laval devait faire ses preuves. Mitterrand émettait des avis sur le fonctionnement des milices lancées contre les résistants. Il critiquait la « fonctionnarisation » de la Légion française des combattants (LFC) lui préférant le modèle du Service d'ordre légionnaire (SOL), que venait de mettre en place Joseph Darnand.
Quand il fut président, il s’est empressé d’oublier ses promesses électorales mais, pour autant, il n’a pas renié son serment fait à Pétain. Il n’a jamais eu l’intention de mettre en application ses promesses et surtout pas celle instituant un « grand service public unifié et laïque de l'Éducation nationale ». Il fut toujours un fervent défenseur de la hiérarchie catholique et ne se priva pas de le montrer en tant que président de la république. Il organisa la défaite du mouvement laïque aboutissant au retrait de la loi Savary.

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En 1992, il fit un cadeau de 1,8 milliard de francs à l'enseignement catholique lorsque furent signé les accords Lang-Cloupet.
Si toutes les organisations du mouvement ouvrier avaient eu à cœur de dire la vérité au sujet du passé pétainiste de Mitterrand cela aurait sans doute été évité.
En particulier ce fut à la base de la grande trahison des lambertistes qui au lieu de présenter un candidat au premier tour de l’élection présidentielle de 1981 ont appelé à voter pour Mitterrand dès ce premier tour. S’ils avaient dit la vérité, s’ils avaient publié dans leur journal les photos montrant le passé de militant d’extrême-droite et de pétainiste de Mitterrand, ils n’auraient pas fait cette politique.
Ce passé de Mitterrand n’a pas été découvert avec le livre de Péan « Une jeunesse française » paru en 1994. Des lambertistes ou ex-lambertistes voudraient le faire croire pour s’excuser d’avoir soutenu Mitterrand. Ces photos étaient connues avant 1981. Elles avaient été publiées dans… des publications d’extrême-droite. Et alors ! Fallait-il ne pas dire la vérité parce qu'elle avait été révélée par des publications d'extrême-droite ? Répétons-le, une fois de plus : « La vérité est toujours révolutionnaire ».
Ce que nous ne savions pas tous c’est que Mitterrand est longtemps resté fidèle à ses amis d’extrême-droite, aux pétainistes : à ceux de la Cagoule et aux autres. Celui de ses amis qui est le plus connu est René Bousquet, l'ancien secrétaire général de la police sous Vichy, impliqué dans la traque des juifs et des résistants, notamment dans la rafle du Vel' d'Hiv'. La Wikipédia précise :
« Du 18 avril 1942 au 31 décembre 1943, sous le 6ème gouvernement de Pierre Laval, il est secrétaire général de la police du régime de Vichy. Antisémite convaincu, il applique la politique du régime. Il est l'organisateur principal de la rafle du vélodrome d’Hiver de juillet 1942 et de celles d'août 1942 en zone sud. Il dirige également la police française aux côtés de l'occupant lors de la rafle de Marseille, en janvier 1943.
Au total, durant ses fonctions à ce poste, et parfois à son initiative, plus de 60 000 Juifs sont arrêtés par ou avec le concours de la police française pour être remis aux autorités nazies qui en organisent la « déportation vers l'Est », expression allemande de l'époque désignant la déportation vers le camp d’extermination d’Auschwitz. Vichy n'ignore pas la finalité réelle des déportations ; René Bousquet ne montre alors aucun intérêt pour le sort des juifs déportés ».
Mitterrand faisait des petits gueuletons avec lui à Latché. Les photos prises en 1974 sont maintenant célèbres mais elles n’ont été publiées qu’en novembre 1994. On parle moins souvent de l’autre convive masculin qui est sur la photo. Il n’est pourtant guère plus recommandable. C'est Jean-Paul Martin, l’ancien directeur de cabinet de Bousquet à Vichy. Quand Mitterrand fut nommé ministre de l'Intérieur par Pierre Mendès France en 1954, il avait déjà choisi ce Jean-Paul Martin, pourtant exclu de la fonction publique à la Libération, comme directeur adjoint de cabinet. Ce choix n'était pas une simple erreur de « casting ». François Mitterrand avait aussi recruté Jacques Saunier, nommé par René Bousquet en 1942 à la sous-direction des Renseignements généraux. Il avait été le numéro 2 du cabinet de Bousquet après Paul Martin. Ce collaborateur travaillait avec les Brigades spéciales, responsables en 1943 de plus de 1 500 arrestations au sein de la résistance. François Mitterrand l’a aussi recruté sans l’ombre d’une hésitation. Il l’a nommé « chargé de mission » en qualité de sous-préfet hors classe. Le cabinet de Mitterrand de 1954 était ainsi composé d’anciens collabos. Il ne faut pas s’étonner que, Ministre de l’intérieur chargé des opérations de « maintien de l’ordre » en 1954 en Algérie, les méthodes mises en œuvre par Mitterrand, avec ce cabinet de collabos, furent similaires par bien des aspects à celles de la gestapo.

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Dans cette liste des proches collaborateurs du futur président de la République, citons encore Yves Cazeaux et Pierre Saury qui faisaient partie aussi de l’Etat-Major de Bousquet. Saury, nommé commissaire par René Bousquet, était devenu intendant de police (l'équivalent du préfet) fin 1943 à Lyon. Révoqué de la fonction publique à la Libération, il est pourtant récupéré par François Mitterrand ministre qui va même en faire son suppléant comme député dans la Nièvre en 1967.
Mitterrand a continué à fréquenter ce beau monde après 1981. Bousquet était encore reçu à l'Elysée, au moins jusqu'en 1986. Qui pensait que Mitterrand faisait alors une politique de « gauche » ?
Ce n’est pas seulement en tant que militant d’extrême-droite et collaborateur de l’occupant nazi que Mitterrand était déjà connu quand les lambertistes appelaient à voter pour lui dès le premier tour en 1981 pendant que Mélenchon se préparait à une longue collaboration avec lui. Après avoir été responsable du maintien de l’ordre en tant que ministre de l’intérieur, il eut la charge de faire régner une justice assez particulière en tant que ministre de la justice. Il fut, à ce titre, un guillotineur particulièrement zélé de nationalistes algériens. 45 condamnés à mort avaient été guillotinés en 16 mois sous la responsabilité de Mitterrand quand il a quitté le poste de ministre de la justice en novembre 1957. Parmi eux se trouvait Fernand Iveton dont je me sens très proche.

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Un dernier mot pour les prétendus marxistes qui, de temps en temps, expliquent quelle est la méthode d’analyse du marxisme : le matérialisme et la dialectique. Enfin ! Si les marxistes se sont dotés de cette méthode c’est bien parce qu’ils ont le désir de connaître la vérité. N’est-il pas dès lors évident que ceux qui n’ont pas le désir de dire la vérité n’ont pas besoin de la méthode du marxisme ? Ils ne sont pas marxistes ceux qui refusent de dire que Walter Hallstein était un nazi. Ils ne sont pas marxistes ceux qui refusent, quelles que soient les circonstances, de dire la vérité.
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