Dans le cadre des accords d’Oslo, le jumelage avec Tel Aviv-Jaffo, avait été institué le 24 septembre 1998, par Joan Clos, maire de l’époque et membre du PSC (Parti des Socialistes de Catalogne).
Il a fallu, pour arriver à ce résultat, une campagne longue et difficile, qui a commencé en 2008, après qu'Israël ait bombardé Gaza et tué plus de 1 000 Palestiniens. La campagne « Barcelone avec l'apartheid : non ! », s’est prolongée pendant toutes ces années avec de nombreuses manifestations et organisations d'événements divers...
Avec la Communauté palestinienne, nous avons rassemblé 112 entités, des syndicats aux partis et toutes sortes de mouvements d'Israéliens antisionistes, de féministes, d'antiracistes, d'anticolonialistes, pour la libération sexuelle et de genre, pour le logement... Le dernier effort a permis d’obtenir presque 5000 signatures sur une pétition pour obliger la mairie à rompre le jumelage.
« Lutte Internationaliste », l’organisation trotskyste espagnole en lien avec l’AGIMO, a été présente dès le premier moment, en participant et en faisant des propositions aux assemblées qui ont organisé les actions, en les promouvant dans les rues, en installant des stands pour collecter des signatures lors de chaque mobilisation.
Il s'agissait de la continuité de la solidarité historique que nous avons avec la Palestine, depuis les relations avec le mouvement féministe en Cisjordanie, la visite aux détenus de la prison de Jéricho, le 1ᵉʳ mai où nous avons organisé 20 syndicalistes pour « briser le blocus de Gaza nouvellement décrété », ou en permanence avec les Comités de travailleurs indépendants à Gaza. Il n'est donc pas surprenant que Fayez Elemare, un représentant de ces comités, nous ait envoyé le même jour un message enregistré de remerciements pour la campagne.
C'est pourquoi la victoire d'aujourd'hui est avant tout une reconnaissance de la résistance du peuple palestinien, qui dure depuis 75 ans, au cruel régime d'apartheid colonialiste de l'État d'Israël. Résistance reconnue par la « Sindicatura de Greuges », Médiateur de Barcelone, qui, à la demande de la campagne de mobilisation, a recommandé la révocation du jumelage avec Tel-Aviv « car le maintenir entraîne la complicité dans la configuration d'un crime d'apartheid ».
Mais la situation à Gaza et en Palestine s'est aggravée avec la dérive encore plus suprématiste, radicalement violente et répressive de l'État d'Israël promue par le nouveau gouvernement : assassinats, bombardements, interdiction des organisations palestiniennes, arrestations, démolition de maisons et saisie de terres. Le dernier rassemblement était un hommage aux 231 Palestiniens tués en 2022, et rien qu'en janvier 2023, il y en avait déjà 35 de plus.
Nous continuerons à nous battre pour eux, contre le cruel régime d'apartheid d'Israël, qui ne peut être maintenu que par la complicité internationale. C'est pourquoi nous aimerions, comme l'a dit le camarade au nom de la campagne en réponse à Ada Colau, que « la mesure prise par le maire du conseil municipal de Barcelone aujourd'hui inspire et encourage davantage d'institutions ici et à l'étranger à rompre leur complicité avec l'apartheid israélien ».
Ce sera difficile. Le sionisme frappe partout avec la force d'un appareil d'État derrière lui et le PSC a déjà menacé de saisir « la plénière » pour annuler la décision d'aujourd'hui. Pendant ce temps, José Luis Almeida, du Parti Populaire, a proposé Madrid pour un jumelage.
Vive la Palestine libre !
Lutte internationaliste (section de l’État espagnol de l’Unité Internationale de Travailleuses et Travailleurs – Quatrième Internationale (UIT-QI)
https://luchainternacionalista.org/spip.php?article4850
