Julie Driscoll, la voix du Swinging London
- 27 nov. 2020
- Par Jean-Jacques Birgé
- Blog : Miroir de drame.org
Dès les premières mesures de Tropic of Capricorn, je reconnais l'orgue de Brian Auger que je n'ai pas entendu depuis des décennies. Lorsque Julie Driscoll attaque Czechoslovakia, je revois les chars entrer dans Prague. Le bref A Word About Colour m'attrape par surprise, je sens des larmes couler sur mes joues. Je remettrai le morceau plusieurs fois sur la platine et, chaque fois, mes poils se redresseront comme un seul homme. En commandant le cd Streetnoise, je ne m'attendais pas à ce qu'autant de souvenirs enfouis remontent à la surface. 1969 : le Jim Morrisson de Light My Fire, l'Indian Rope Man de Richie Havens (vidéo ci-dessus), When I was a Young Girg arrangé par Jools elle-même, la comédie musicale Hair dont j'assistai à la première parisienne, et toutes les autres chansons rappellent cette époque de révolte adolescente où nous avancions debout sous un soleil qui nous réchauffait le cœur à tous, ensemble, petits soldats de la paix en costumes de clowns. Streetnoise réfléchit particulièrement cet enthousiasme. La musique progressive se construisait sans préjugé comme un éclat de voix rayonnant. Les utopies croisaient l'engagement politique et la sexualité explosaient par tous les pores de la peau.
Le Club est l'espace de libre expression des abonnés de Mediapart. Ses contenus n'engagent pas la rédaction.