« Penser global, agir local » : une coopération métropole-communes indispensable
- 11 oct. 2019
- Par Jean Marc Nicolle-2
- Blog : Le blog de Jean Marc Nicolle-2

D’une manière générale, cette configuration territoriale et économique est propice à des interactions qui rendent la problématique des transports incontournable. Les déplacements quotidiens – aussi appelés mouvements pendulaires car effectués à l’échelle d’une journée – se font principalement entre le domicile et l’école, le domicile et le travail, le domicile et les loisirs, etc. L’essor de la population au cours des dernières décennies, avec le développement métropolitain, ont contribué à multiplier l’usage de la voiture individuelle. Les conséquences environnementales sont hélas connues : entre rejets de CO2 et de particules fines, les pics de pollution tendent à se multiplier. A une échelle plus globale, l’activité des grandes métropoles comme celle du Grand Paris contribuent fortement au changement climatique et au désastre écologique qui s’annonce toujours plus menaçant.
Sur un grand territoire urbain comme notre métropole, les transports en commun et les circulations douces constituent les principales alternatives à l’usage du véhicule motorisé individuel. S’agissant des premiers, le service public des transports doit évidemment correspondre aux besoins des habitants du Grand Paris dans leurs déplacements courants. Au sein de la ville de Paris, le réseau de bus, tram, métro et RER est pour l’essentiel adapté à la densité du territoire et dessert l’ensemble des quartiers. Il n’en est pourtant pas de même pour les territoires de petite couronne, dont la densification démographique n’a pas été suivie d’une offre de transports en commun suffisante. Dès lors, surtout pour de longs déplacements qui impliquent plusieurs kilomètres, les habitants du Val-de-Marne, de Seine-Saint-Denis ou des Hauts-de-Seine peuvent préférer l’usage de la voiture à défaut de transports publics qui assurent une desserte efficace. Le modèle de réseau « en étoile » illustre encore aujourd’hui l’inadéquation entre l’aménagement existant et les besoins réels en termes de transports. Par exemple depuis Le Kremlin-Bicêtre pour aller à Clamart (92) ou même à Créteil dans le même département, il est quasi-impératif de passer par Paris si l’on utilise les transports en commun. Bien qu’il s’agisse d’une aberration géographique, c’est bien là le plus rapide qui nous est proposé à travers le réseau actuel. Surtout, cela provoque un engorgement des métros et RER surexploités alors que beaucoup d’usagers n’ont pas Paris intra-muros comme destination finale.
Le Grand Paris Express est donc plus que jamais un projet indispensable qui a vocation à endiguer ce phénomène. Les lignes 15, 16, 17 et 18 assureront une liaison de « banlieue à banlieue » en évitant un transit via Paris. Ce faisant, les temps de trajet seront non seulement fortement raccourcis, mais le confort gagné par la meilleure répartition des usagers sera un incitatif à renoncer plus amplement à la voiture individuelle. Au Kremlin-Bicêtre, le prolongement de la ligne 14 vers Orly en 2024 nous connectera directement avec la ligne 15 à une seule station de notre future gare, via l’arrêt « Villejuif Gustave Roussy ». Notre atout majeur sera ainsi celui d’être situé à une station directe et expresse de Paris, en même temps qu’à une station de la ligne 15 reliant les communes de petite couronne entre elles. A l’échelle de notre ville autant qu’à l’échelle métropolitaine, le Grand Paris Express est un besoin fondamental pour notre réseau de transport en commun. De manière concomitante, il s’avère en outre indispensable pour le développement d’un « transport propre » et pour réduire efficacement la pollution atmosphérique engendrée par les véhicules motorisés.
Parallèlement en juillet 2019, de nombreuses villes comprises dans le périmètre de l’A86 ont suivi la proposition de la métropole du Grand Paris en intégrant la Zone à Faibles Emissions (ZFE). A travers elle, l’objectif est de restreindre la circulation des véhicules les plus polluants, classés Crit’Air 5. L’urgence de la situation m’a convaincu en tant que maire de suivre ce mouvement et d’assumer un choix en faveur d’un air plus respirable. L’enjeu écologique se mêle à l’enjeu sanitaire pour les populations. Au Kremlin-Bicêtre, la proximité du périphérique, de la porte d’Italie, de la RD7 et de l’autoroute A6b nous expose aux émissions provoquées par les véhicules et me sensibilise particulièrement à la question de la pollution atmosphérique. Plus de transports en commun devront au fur et à mesure être la réponse et la compensation à la nécessité progressive d’abandonner la voiture individuelle pour des trajets métropolitains.
Pour ce qui concerne les déplacements locaux au sein de la commune ou à proximité immédiate, l’effort des collectivités doit se porter sur les circulations douces. Le Kremlin-Bicêtre relève ce défi depuis plusieurs années en concrétisant le Ruban Vert, cette trame végétale devant relier le parc des coteaux d’Arcueil au parc Kellermann à Paris en traversant toute la ville. Plus encore que de ramener la nature en ville et de créer des lieux de respiration, l’enjeu se porte aussi sur l’essor des voies piétonnes et cyclables. Notre coopération avec la Ville de Paris est primordiale sur ce dossier en particulier, car nous nous mobilisons pour faire émerger une passerelle piétonne par-delà le périphérique. Un tel projet viendrait consacrer notre ambition de parcours de circulation douce, en même temps qu’il contribuerait à améliorer la connexion entre Paris et notre commune de petite couronne. En somme, tout un symbole !
Jean-Marc Nicolle, Maire du Kremlin-Bicêtre
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