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Billet de blog 31 mars 2023

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Macron bipolaire : Pinocchio - Frankenstein

Deux mythes modernes imaginent deux créations de l’être par l’être, et leurs devenirs. Gepetto conçoit un pantin de bois qui accède difficultueusement à la chair et à l’humanité ; Frankenstein bricole un homme de bric et de broc cadavériques, sans nom et sans âme, qui va donc provoquer la terreur.

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Macron réalise un mythe-fusion de ces deux-là : le pantin qui part en couille. À la différence notable de De Gaulle, Mitterrand et Chirac, qui ne sont pas arrivés au pouvoir par un concours de circonstances (un héros « classique », un florentin machiavélique, un extraordinaire et tenace traître-démagogue), Macron, pantin de l’ultralibéralisme maastrichtien, est le produit d’un coup d’état socialo-médiatico-judiciaire. Personnage construit de A à Z (philosophe de mes deux, intellectuel pas fini, d'une vaste culture d'ignare, économiste distingué incapable, visionnaire aveugle), il a juste eu à surfer sur la vague  de la déliquescence politique actuelle, essentiellement la péremption du modèle gauche-droite traditionnel. Ajoutons qu’il a aussi une Gepetta Trogneux, moins talentueuse que le vieil ébéniste, si on s’en tient à sa culture, et à son jeu d’acteur.

Illustration 1

Il a bénéficié d’un nouveau paysage politique : 
• une extrême-droite qui a perdu son extrémisme, qui s’est nettoyée de ses démons, a perdu son racisme, son homophobie, son sexisme, qui roule sur le velours de l’insécurité / immigration incontrôlée, qui est incapable d’un cap (abandon du Frexit), et/mais qui accèdera peut-être au pouvoir, comme Macron, par pur dégagisme ;
• une gauche devenue extrême et sociétale, accédant, elle, aux démons robespierristes, islamistes et wokistes, ayant abandonné les classes modestes ;
• et une droite centrale en voie d’extinction.

Ce schéma lui a permis d’être élu, marionnette propre sur elle face aux épouvantails, et même d’être réélu, malgré la liste interminable de ses fautes.

Pinocchio s’élève, Frankenstein ensanglante. Macron serait donc plus proche de Frankenstein que de Pinocchio ? Pas sûr. Ne pas oublier la caractéristique principale de Macron : son infantilité. Il se rapproche par là de Pinocchio. Son art du mensonge, pitoyable, manifeste, surtout maintenant qu’on le connaît, s’apparente à l’érection nasale du pantin. Parmi toutes ses foirades (celles qui me font honte, diplomatiques, et celle qui me mettent en colère, à l’intérieur), nombre ne sont que des tapages-de-pied-par-terre de l’enfant face aux sortilèges.

Alors la balle au centre (droit) ? 

Je gage que non. Le destin de Pinocchio lui est interdit, à mon avis. Car Pinocchio s’initie. Il profite des leçons. Il est capable d’amour, d’altruisme, tout comme l’enfant de Colette qui, face aux sortilèges, acquière la raison. De ce point de vue, Macron est le contraire du pantin de Gepetto et du bambin de Colette.

Cherchons pas à savoir lequel des deux mythes prévaut sur l’autre. Mais si quelqu’un sait faire ça, je voudrais bien qu’on ajoute une ou deux cicatrices sur le front de MacPinocSansNom, que j’ai pompé chez Ceinna Coll. Comme ça, c’est le monstre qui l’emportera. Ce sera pas dommage pour Pinocchio, qu’est vachement sympa, je trouve.

Pardon, Pinocchio.

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