LA MUNCHLINE DU 01.02.23
L’âge légal : un très mauvais choix !
A deux reprises déjà nous avons écrit que l’âge légal de départ à la retraite était un mauvais choix. C’est ce petit truc « à la française » qui transforme quelque chose en un machin indigeste et par là, rejeté.
La notion du nombre d’années de cotisation est en effet largement suffisante pour traiter la quasi-totalité des problèmes soulevés.
Supposons que, par accord entre les parties prenantes (syndicats, CRO, Etat etc) on fixe le nombre d’annuités nécessaires à 40 ans ou 160 trimestres. Pour prendre en compte la pénibilité au travail il faudra raisonner par trimestres et les employeurs indiquerons à la CNAV sur les états annuels le nombre de trimestres durant lesquels les salaries concernés ont effectué un travail pénible selon une nomenclature définie en accord avec les partenaires. Ces trimestres seront totalisés et donneront droit à une équivalence de cotisation. Ainsi, si notre témoin a travaillé durant 20 ans sur un poste reconnu pénible et que l’équivalence est de 1 trimestre pour 4 jours, sa situation sera la suivante : 20 ans soit 80 trimestres soit 80 x 4 = 640 jours d’avance pour la retraite.
Il faut aussi corriger cette injustice contenue dans le projet qui veut que l’on puisse prendre sa retraite à taux plein à l’âge de 67 ans indépendamment de la durée de cotisation, et qui fait que les cotisations des personnes concernées, essentiellement celles qui sont entrées tardivement dans la vie active, seront payées par celles qui seront entrées dans le monde du travail beaucoup plus tôt.
Comme il est hors de question de faire cotiser l’ouvrier ou l’artisan à la place du professeur, du chercheur ou de l’énarque, ces « tardifs » devront surcotiser dès le départ afin de rattraper les années de cotisation perdues selon le même principe que ci-dessus.
Les régimes spéciaux doivent subir la même analyse et seules les personnes qui exercent réellement un métier particulier devront bénéficier de retraites précoces selon le même principe. Cela exclu les employés de bureau et autres « sédentaires ». Mais il faut oser mettre le problème sur la table…et ça ce n’est pas gagné !
Enfin, parce qu’il faut en parler, l’équilibre financier du dossier sera atteint si, enfin, on oblige, de façon ferme et coercitive, les entreprises à pratiquer l’égalité des salaires entre hommes et femmes.
Mais il faut aussi que le Gouvernement revienne sur les énormes cadeaux fait aux entreprises et à certains de nos concitoyens avec l’octroi d’exonérations de cotisations nombreuses et variées.
Il y a des milliards à récupérer !
J.M.