INCOMPÉTENCE ET/OU INCONSCIENCE ?
La Roumanie a décidé, sans en référer ni à l'UE ni à l'OMC, de bloquer ses exportations de bois afin de protéger ses ressources face au formidable appétit de la Chine qui elle-même a pris des mesures drastiques contre l’abattage des arbres dans son pays. Voisine de la Chine et grand pays forestier s’il en est, la Russie pourtant grande amie de Pékin, envisage d’en faire autant ce que l’on peut comprendre aisément surtout avec les vagues d’incendies souvent gigantesques en Sibérie.
En France, notre Gouvernement n’a à ce jour rien envisagé de semblable. Normal, le lobby des propriétaires forestiers est très actif car il s’agit d’empocher des bénéfices immédiats, les chinois payent bien ! Nos forestiers mais aussi le Gouvernement, oublient un peu vite qu’après le désastre occasionné par la tempête de 1999, ce secteur avait été fortement aidé par les pouvoirs publics, locaux et nationaux.
Les bois nobles comme le chêne très demandés mais aussi l’épicéa, prennent le chemin de la Chine ce qui pénalise notre économie générale en faisant grimper les prix sur le marché intérieur du sciage, du bâtiment, de l’ameublement et de tous les secteurs qui vivent du bois. En laissant faire, les dirigeants d’aujourd’hui mettent en place une certaine pénurie, mais aussi les pénuries des années à venir.
C’est d’autant plus inquiétant que notre pays n’est pas à l’abri, loin de là, des incendies de forêts.
Il est constant que les équipes en place n’ont jamais privilégié une vision d’avenir pour notre pays, la doxa en vigueur étant le bénéfice immédiat, les grosses marges et les revenus élevés pour les dirigeants de nos « grosses » entreprises.
Dans le domaine de la Santé on nous avait affirmé que nous avions le meilleur système au monde. On a vu ce qu’il en était réellement !
Alors que le GIEC vient de publier son dernier rapport de plus en plus alarmant, on oublie également que ces forêts que nous sacrifions pour satisfaire les appétits de Pékin, font partie intégrante de la grande pompe à CO2 que nous devrions préserver à tout prix et « quoi qu’il en coûte ». On veut nous tranquilliser en affirmant que nos réserves sont parmi les plus importantes d’Europe. On en reparlera dans cinq ou dix ans ! À l’époque du Goulag on disait des déportés politiques qu’on les envoyait en Sibérie pour compter les arbres ! Cela risque fort de devenir une triste réalité !
J.M. 13.08.21